Christopher Nolan est rentré directement dans la catégorie des réalisateurs cultes. A coup de scénarios tarabiscotés et fascinants, il a capté l’attention de toute une génération pour des longs métrages déjà inscrits dans la postérité. Si on ajoute en plus des acteurs bankable aux prestations mémorables, on obtient des succès critiques et publiques, avec des scores flatteurs au box office et des fans dans le monde entier. Petit tour d’horizon de sa filmographie avec notes et commentaires personnels.

Seulement 9 films mais déjà quelques pépites à recommander à tous. J’ai découvert Nolan au temps où il n’était qu’un réalisateur parmi tant d’autres. Memento m’avait complètement soufflé grâce à son scénario difficilement compréhensible et sa mise en scène audacieuse. Depuis, Nolan a conservé le même gout pour le mystère et le surchauffage de méninges. Avec lui, le blockbuster est devenu subtil et intelligent, tout en remplissant les poches des producteurs. Vivement son prochain film Dunkirk.

Following: Un premier film de Christopher Nolan. Je me le note pour le rattraper très vite. Impardonnable.

Memento: un homme apprend qui il est au fur et à mesure du film sans jamais pouvoir l’intégrer. Et comme le film se passe en marche arrière, le suspens est double. Forcément, il est atteint d’amnésie immédiate, ne conservant jamais ses souvenirs après plus de 3 minutes. Christopher Nolan livre un scénario tarabiscoté en diable, avec fausses pistes et révélations finales éblouissantes. Guy Pearce interprète cet individu perdu dans ses souvenirs anciens et incapable de comprendre ce qui lui arrive et qui il est vraiment. Un chef d’oeuvre retors. 5/5

Insomnia: un inspecteur insomniaque recherche un meurtrier mais sa concentration baisse, sa vigilance se brouille, ses yeux fatiguent... Al Pacino et Robin Williams reprennent les rôles du chat et de la souris 5 ans après le film suédois original. L’adaptation n’est pas vraiment supérieure au film original, toujours le même hébétement chez l’inspecteur de plus en plus éteint et cette sourde tension entretenue par le subtil réalisateur. 3,5/5

Batman begins: Quand Nolan décide d’adapter les aventures de Batman, il annonce la réalisation d’une trilogie et les fans frémissent. Parviendra-t-il à faire revivre la magie quelque peu enfouie sous les cendres par Joel Schumacher après le burlesque Batman et Robin en 1997? Christian Bale reprend le rôle du Cape Crusader dans un reboot complet. Rappel du parcours initiatique, premiers pas, idylle avec Rachel, c’est une nouvelle histoire qui commence. Nolan choisit d’en faire un héros sombre et tourmenté, sans chichi ni enthousiasme. La trilogie commence doucement mais sur de bons rails. Le meilleur est à venir. 3,5/5

Le prestige: petite pause dans la trilogie Batman (on ne parle pas encore de Dark Knight) avec un film de magie. Le film connait un succès phénoménal auprès des fans. Le scénario est beaucoup moins linéaire qu’il n’y parait et les rebondissements sont captivants. La marque Nolan s’imprime de plus en plus profondément. L’important n’est pas forcément ce qu’il montre à l’écran mais ce qui est caché sous différentes couches de compréhension. Le gout du réalisateur pour le mystère s’affirme de plus en plus et passe un cap significatif avec ce film. Christian Bale et Hugh Jackman rivalisent  magnifiquement dans ce mano a mano entre magiciens concurrents et ennemis mortels. 3,5/5

The Dark Knight: Christopher Nolan atteint le milliard avec un Dark Knight élevé tout en haut de la mythologie Batman. Nous ne sommes pas prêts de voir mieux. Le justicier masqué affronte son Némesis dans un duel de haute volée. Le regretté Heath Ledger interprète l’inoubliable Joker dans un numéro salué universellement et récompensé d’un Oscar posthume, évènement rarissime dans l’univers des superhéros. L’intrigue est foisonnante, les surprises sont légions et les scènes cultes sont nombreuses pour un film qui marquera la postérité pour longtemps. A découvrir ou redécouvrir 5 fois par an. 5/5

Inception: Christopher Nolan aime choisir des acteurs bankable et leur offrir des rôles inoubliables. Léonardo di Caprio est le personnage principal d’une histoire traficotée comme rarement. Un scientifique doit s’introduire dans l’esprit d’un quidam pour y insérer des nouveaux souvenirs et impacter ses décisions futures. Scène de combat en apesanteur, voiture qui n’en finit pas de tomber dans l’eau, suspense à son maximum, Nolan confirme son gout pour le spectacle grand public, ambitieux et successful. Un coup de maitre entre fantastique et réalisme. Même Marion Cotillard est relativement pas mauvaise. 4/5

The Dark Knight Rises: Christopher Nolan clot la trilogie Dark Knight et lache les chevaux. Le chaos envahit Gotham City et les scènes d’apocalypse se multiplient à grands renforts d’effets spéciaux dantesques et via une intrigue qui met Batman au supplice. Tom Hardy fait un Bane massif mais incompréhensible. Difficile de faire mieux que l’épisode précédent mais le film remplit le contrat malgré tout. Et puis Marion Cotillard offre une agonie finale culte, reprise en boucle sur tous les réseaux sociaux. Mythique. 3/5

Interstellar: Après Léo et Christian Bale, c’est au tour de Matthew McConaughey de passer devant la caméra de Nolan pour une ode fantastico-philosophico-pétéradante. Réflexion physique et mystique, Interstellar est le prototype même du film super ambitieux qui aurait pu se planter tant le film est d’une densité folle. Mais ça fonctionne, c’est prenant, rythmé, émouvant. Un film porté par une musique inoubliable, oeuvre du compositeur Hans Zimmer. Casting de choix avec des invités surprises et un dénouement incroyable. Un film génial qui montre une fois de plus tout l’art de Nolan pour les scénarios incroyables. 4,5/5