Certains s’en souviennent très bien, la série L’homme qui tombe à pic
diffusée sur ABC aux États-Unis entre 1981 et 1986 et en France, sur Antenne 2 à partir de septembre 1982 a occupé les après-midis de pas mal d’enfants et d’adolescents dans les années 80. Lee Majors dans le rôle principal de Colt Seavers, avec Douglas Barr et la plantureuse Heather Thomas à ses côtés, des intrigues minimalistes pour de la comédie d’action qui passait très bien à la télé. Le concept passe-t-il le test du passage au cinéma? Oui et non, de l’humour, des longues et interminables plages de bla-bla remplies de vide, les 2h de film sont parfois un sacré purgatoire. L’action est belle et bien présente avec un Ryan Gosling qui fait le job avec décontraction. Le film est fait pour les fans de films sans prise de tête, c’est efficace, drôle, simpliste.
De la comédie d’action bas de plafond
Ryan Gosling va finir par se spécialiser dans les rôles de cascadeur peroxydé. Après Drive et dans une moindre mesure The place beyond the Pines, il revêt une fois de plus le costume de l’intrépide cascadeur de l’extrême pour interpréter le rôle presque mythique de Colt Seavers. La série était drôle et légère, remplie de péripéties décomplexées, le film n’en rajoute pas plus. Le réalisateur David Leitch déjà à la basse de Bullet train insiste dans la thématique de l’humour action. Après Brad Pitt, Ryan Gosling interprète ce héros victime d’une machination qui doit redorer son blason tout en regagnant sa belle interprétée par Emily Blunt. Victime d’un grave accident lors d’un tournage, le personnage s’éloigne des plateaux pour revenir finalement reprendre son rôle de doublure sur un tournage dirigé par sa belle ancienne cadreuse. Lui-même ancien cascadeur pendant 20 années, le réalisateur rend un vibrant hommage à son premier métier, fait de coups, de voitures cabossées, de sauts accrochés au bout d’un fil et de torche humaine. Le film se situe dans une atmosphère résolument eighties, le gros 4×4 GMC, la musique hard rock FM (Kiss avec le tube légendaire I was made for loving you baby, AC/DC avec Thunderstruck, Phil Collins avec take a look at me now), les cascades à gogo (tonneaux de voiture, sauts dans le vide), une référence explicite à la série Miami Vice (Deux flics à Miami) et puis de l’action qui rappelle les films de Stallone, Schwarzenegger et Bruce Willis. De quoi peut-être relancer le genre et susciter les vocations. Mais le hic consiste dans tous ces palabres entre le chevalier servant et sa belle, ça discute, encore et encore, à l’américaine, avec les yeux au ciel, des gestes dans tous les sens, ça étire le film inutilement, ça attaque sévèrement la patience. De quoi ressembler à du remplissage pour un résultat final à 2h05 quand même, faut avoir le temps.
Le film se finit sur un générique de fin rythmé par la chanson de la série, de quoi achever les nostalgiques et rattraper tous les défauts du film. Le film est efficace, on ne peut pas le lui reprocher.
Synopsis:
C’est l’histoire d’un cascadeur, et comme tous les cascadeurs, il se fait tirer dessus, exploser, écraser, jeter par les fenêtres et tombe toujours de plus en plus haut… pour le plus grand plaisir du public. Après un accident qui a failli mettre fin à sa carrière, ce héros anonyme du cinéma va devoir retrouver une star portée disparue, déjouer un complot et tenter de reconquérir la femme de sa vie tout en bravant la mort tous les jours sur les plateaux. Que pourrait-il lui arriver de pire ?