Critique : 2025 a été une année productive pour Steven Soderbergh avec deux nouvelles réalisations sortant à quelques mois d’intervalle. Mais là où on pouvait craindre une grande différence de qualité entre les deux longs-métrages, il y a surtout un ludisme de mise en scène qui reste cohérent avec la personnalité de son metteur en scène, un peu plus en retrait malgré le côté encore prestigieux de son nom. Nous voici donc à parler de ce « Présence », film de fantôme vu du point de vue de l’esprit qui erre dans la fameuse demeure.
Ce qui aurait pu n’être qu’un exercice de style trouve étonnamment une cohérence narrative sans que cela ne soit trop surligné. La fluidité de la caméra appuie ironiquement une tangibilité de cet objet vivant, nous apportant une perception autre que celle du simple spectateur posé face à l’écran. Le rapport d’observation qui se développe est alors plus trouble mais également plus chargé émotionnellement. Il en ressort un intérêt assez fort et qui s’avère moins dans une forme de terreur comme la promotion a pu le vendre (et explique sans doute les retours partagés de nombreux spectateurs) qu’une alliance d’idée de réalisation et de portée sentimentale sur une forme de détachement familial.

Ainsi, « Présence » parvient à scruter dans une structure de groupe assez classique (peut-être trop diront certaines personnes) avec une idée de réalisation assez efficace mais surtout chargée thématiquement. Espérons donc que sa sortie en édition physique chez Blaq Out perpétuera l’intérêt de ce long-métrage particulier mais porté par un script carré de David Koepp et la mise en scène de Steven Soderbergh. On appréciera alors replonger dans les titres de ce réalisateur de talent qui mériterait bien plus de publicité au vu de son talent toujours aussi palpable…
Résumé : Une famille emménage dans une nouvelle maison, où une mystérieuse présence hante les lieux.
