Les jeux vidéo sont un moyen de réaliser nos rêves; ils sont une sorte de prolongement de nous même. Qui n’a jamais voulu être un chevalier pourfendant les dragons et sauvant la princesse, un grand pilote de voitures de sport, ou même un soldat, héros des champs de bataille ? Mais ce qui est bien avec les jeux vidéo, c’est que les développeurs pensent à tout le monde, même à ceux qui veulent être de bons pères de famille. Tout ce qu’il y a de plus normal … ou presque.
Papa poulpe
Dans Ocotdad : Dadliest Catch, vous incarnez un père de famille banal, à l’exception du fait qu’il soit un poulpe. Et si vous trouviez déjà ça étrange, sachez que ça famille ne remarque pas sa … particularité. La seule personne qui est persuadé d’avoir découvert son secret est un chef nommé Fujimoto qui rêverait bien de passer notre protagoniste à la poêle. Si le scénario paraît déjà délirant, le gameplay l’est tout autant. Octodad s’inscrit dans la lignée de Surgeon Simulator ou QWOP ou chaque touche contrôle un membre du personnage principal. Ici, chaque bouton de la souris contrôle un tentacule (gauche ou droite), et la barre d’espace sert à sélectionner la partie du corps que l’on veut faire bouger (« jambes » ou « bras », impossible de bouger les deux en même temps). Le mode multijoueur permet d’ailleurs à un joueur de contrôler les bras, et à l’autre de contrôler les jambes. Le but est de remplir les objectifs sans se faire repérer. Dès que vous foncez dans quelqu’un, la jauge en bas de l’écran se remplit, et si elle est à 100%, votre identité secrète est découverte et vous devez recommencer.
Comme vous vous en doutez probablement, le jeu est rempli de situations abracadabrantesques où Octodad tente de faire ses courses ou de monter un parcours d’obstacles, toujours sans se faire repérer. Bien entendu, il est plus que probable que vous finissiez par faire n’importe quoi, ce qui donne lieu à un comique de situation extrêmement drôle. En plus de cela s’ajoutent des touches d’humour dues au protagoniste lui-même, comme sa peur des aquariums ou ses dialogues à base de « brlb », et des graphismes cartoons qui appuient les gags grâce au côté « léger » de la direction artistique.
Drôle mais pas seulement
Si vous aviez arrêté votre lecture au paragraphe précédent, vous auriez pu croire qu’Octodad n’avait pour but que de faire rire. Ce serait pourtant une grossière erreur, car ce jeu incite également à réfléchir sur ce que nous sommes réellement. A plusieurs moments, et particulièrement vers la fin, le protagoniste rêve d’une autre vie où il n’aurait plus à se cacher. C’est à ce moment qu’il décide de retourner parmi les siens, dans un immense aquarium. Mais au moment où il voit sa famille en danger, il n’hésite pas et, oubliant son costume, il se précipite pour la sauver. Bien entendu, sa femme et ses enfants découvrent alors la vérité sur son identité. Ce qui pourrait sembler être un bête ressort scénaristique permet en réalité de poser des questions sur l’acceptation de soi et l’image que l’on renvoie aux autres : vaut-il mieux cacher la vérité au risque de devoir passer pour ce que l’on est pas, ou se dévoiler mais risquer le regard des autres ? Sous son air de jeu humoristique, Octodad cache donc une réflexion intéressante sur l’identité.
Que faut-il donc retenir d’Octodad ? Que nous avons là affaire à un jeu inhabituel, de par son gameplay, son scénario, et la touche de réflexion qu’il apporte grâce à ses éléments. Si vous n’avez toujours pas eu l’occasion d’y jouer, foncez : vous le trouverez sur Steam et les plateformes dématérialisées des différentes consoles.
Brice Losson