On continue d’aborder les œuvres de la collection « Trésors du fantastique » chez Movinside avec deux autres sorties : « Ssssnake » en Blu-Ray et « Monstres invisibles » en DVD.
« Ssssnake » suit David, étudiant engagé par un spécialiste en serpents, afin de l’assister. Mais alors qu’il tombe amoureux de la fille de ce dernier, il se rend compte que ses expériences ont un effet sur son corps.
« Monstres invisibles » conte quant à lui l’enquête du major Jeff Cummings sur de mystérieux meurtres…
Crainte face à l’opposition
Ces deux œuvres semblent au départ opposées, que ce soit par leur sujet, leur orientation narrative ou bien leur année de sortie (Ssssnake est sorti quinze ans après Monstres invisibles) et pourtant, on peut les relier par une certaine crainte de la science, notamment dans un certain aspect que nous allons essayer de ne pas vous dévoiler au cas où vous voudriez découvrir ces films. On retrouve, comme dans « Doomwatch » et d’autres classiques du genre, une opposition entre un milieu urbain plus rural et des figures plus « terre à terre », qu’elles soient scientifiques ou bien militaires. Cette crainte par rapport à ces dernières est assez intéressante au vu des expérimentations qu’elles effectuent, liées à la peur du nucléaire et de ses répercussions.
Libération du corps
Ssssnake s’appuie sur une certaine forme de crédibilité, que ce soit dans l’utilisation de véritables serpents pour de nombreuses scènes ou bien par la qualité de son maquillage. Le film joue surtout sur l’attente du résultat final des mutations, n’aidant pas à l’empathie pour le personnage principal que certains pourraient trouver assez niais. Sa relation avec la fille du médecin trouve néanmoins un certain intérêt au vu de la « liberté » qu’il lui offre par rapport à un père traitant son enfant comme un enfant. Cette liberté passera par une acceptation de son corps adulte, d’abord par une baignade puis par l’avancement de la relation avec le héros. Cette émancipation du corps est ironique au vu du reflet opposé au destin du héros qui voit quant à lui son être se faire déposséder et refermer sur soi.
La patience des monstres
Monstres invisibles se repose également sur son bestiaire et joue de la même manière sur l’attente de ses spectateurs de la vision des créatures et la nature de ceux-ci. Leurs apparitions sont au premier abord invisibles (comme le titre le fait subtilement comprendre). Si cette solution parait économique, elle est relativement efficace et permet de faire patienter jusqu’au climax pour apprécier le design original de ces monstres. Si l’on ressent l’utilisation de stop motion dans leur animation, cela ne rend l’effet que plus agréable encore, convenant à un film encore plus appréciable de par son aspect rétro, rappelant l’époque des Drive-In et des séries B visibles en plein milieu d’après-midi à la place de téléfilms sans âme. Si l’on ajoute à cela une durée assez courte (une heure et quart), Monstres invisibles est plus que regardable.
Concernant les bonus, ceux-ci consistent une nouvelle fois en une introduction de chaque film par Marc Toullec. L’aspect visuel est à nouveau réussi, si l’on excepte quelques petits grains lumineux pour Monstres Invisibles. Quant aux bandes sonores, il n’y a rien à redire si ce n’est que ces films sont tous deux visibles en version originale sous-titrée, à laquelle il faut rajouter un doublage français pour « Ssssnake » et une version originale non sous-titrée pour « Monstres invisibles ».
Si ces deux films sont loin d’être des chefs d’œuvre du genre, ils constituent en revanche des séries B honnêtes fort agréables qui se laissent apprécier avec sympathie.