Quelque peu déçu par les rares comédies françaises entre aperçues ces dernières années au cinéma, je me suis laissé guider par la griffe Michel Denisot pour visionner son tout nouveau Toute Ressemblance. Loin de se complaire dans la facilité trop répandue de la comédie franchouillarde habituelle sans scénario ni jeu d’acteur, son film se démarque. Le réalisateur tente une approche US avec voix off, montage mitraillette et remarques acides. Et ça fonctionne. Frank Dubosc est même d’une sobriété rafraichissante, ne s’abaissant pas à multiplier les œillades complices qui ont fait son succès avant de le discréditer quelque peu. Une bonne comédie de fin d’année 2019? Peut-être bien!
Le PAF, ton univers impitoyable
L’acteur star interprète Cédric Saint Guérande, grand manitou du JT habitué aux scores d’audience au-dessus des 40%. Pour s’installer à cette place si désirée et surtout y rester, il doit multiplier les roueries et les filouteries tandis que ses addictions le mènent sur une pente dangereuse. Aussi admiré que détesté, il doit rogner les ailes de ceux qui veulent lui prendre sa place ou dévoiler ses travers. La voix sirupeuse de Frank Dubosc accompagne une intrigue où le gout du succès le dispute à l’hypocrisie crasse. Car pour ne pas être écrasé, le personnage doit écraser plus vite que son ombre. Avec commentaires outranciers et putasseries diverses au programme. Le risque aurait été d’en faire trop, mais Toute Ressemblance joue l’équilibre avec remises en question et modestie de rigueur. Le comique de répétition alterne avec quelques pics bien acérées envers le monde réel, soulignant les collusions entre médias et personnel politique, l’usage immodéré de la drogue et le culte de l’apparence. S’il y a bien un monde où il ne faut pas vieillir, c’est bien celui de la télévision.
Alors le film ne vole pas bien haut non plus mais pour passer un agréable moment de détente, Toute Ressemblance parvient à faire sourire et à faire oublier la grisaille actuelle. Quoi demander de plus?