Quand débute le mois de janvier d’une nouvelle année, un constat implacable se répète souvent. Certains films de l’année précédente doivent être rattrapés et il ne faut pas oublier les nouveautés dont tout le monde parle. Une course contre la montre débute, jusqu’à la fin du mois. Il ne faut pas chômer histoire de ne pas passer à côté d’une belle pépite. Le résultat des courses est pourtant assez décevant. 8 films vus, 5 films de 2019 rattrapés, 3 films de 2020 découverts et aucune pépite identifiée. Parmi les 8, Le Mans 66 est celui qui m’a le plus enthousiasmé par son ton résolument testosteroné, tous les autres m’ont laissé sur ma faim, 1917 inclus. Résultat des courses.
Le Mans 66, une belle surprise
Christian Bale et Matt Damon font le job pour cette reconstitution historique pleine d’huile sur les pistes et de gomme surchauffée. Le montage est splendide et l’accent English de Bale assez jouissif. Ca se hurle dessus, ça monte dans le rouge, ça défend son territoire. D’une revanche du monstre Ford contre l’artisanal mais succesfull Ferrari aux 24 Heures du Mans, James Mangold en tire une histoire à la portée presque universelle qui scotche au siège pendant 2 heures. Efficace, de quoi sortir de la salle avec la banane.
Une vie cachée, la déception Malick
Depuis quelques films, Terrence Malick ne parvient plus à me surprendre. Il utilise les mêmes procédés visuels en substituant au scénario une pseudo maestria visuelle déjà vue maintes et maintes fois. Ici, ça fonctionne pas mal pendant le premier tiers du film avant que ne s’installent deux heures proprement soporifiques. De beaux paysages, des sentiments exaltés, c’est bien. Mais le réalisateur oublie de travailler son scénario, et c’est rédhibitoire. Une vie cachée est bien trop long pour tenir en haleine le spectateur tout au long des 3 longues heures.
Brooklyn Affairs, un retour décevant d’Ed Norton à la réalisation
Au nom d’Anna était une comédie sympathique sortie en 2000. 19 ans après, Ed Norton remet ça avec un thriller malade. Le personnage principal est atteint du syndrome de Gilles de la Tourette et passe son film à lâcher des injures maladroites. Voilà pour l’argument choc. Sur fond de corruption urbaine, le personnage fait évoluer l’intrigue avec une musique jazz qui devient le grand point fort du film. Je m’attendais à un film inoubliable, je vais pourtant vite l’oublier car l’épaisseur du film n’est pas si inoubliable que ça, hélas.
Star Wars IX, enfin la fin de la trilogie
Tout a déjà été dit. Le manque d’originalité, les effets spéciaux qui cachent la forêt du vide intersidéral, des acteurs qui n’y croient pas. Tant d’argent pour un tel résultat, c’en est presque scandaleux.
Le lac aux oies sauvages, j’ai du me tromper de salle…
Je plaide coupable. Mes collaborateurs de Culturaddict m’ont recommandé ce film à corps et à cris. Mais je n’ai jamais accroché. La faute à une intrigue tarabiscotée et des acteurs qui en font des tonnes. J’aurais pu me concentrer, mais non, j’ai laissé filer le film… un rendez-vous manqué.
1917, et?
Sam Mendes revient aux affaires, toutes les cérémonies du monde récompensent cette reconstitution du premier conflit mondial dans une belle unanimité. Pourtant le film débute avec des uniformes proprets et des tranchées lavées de près. De quoi faire sérieusement douter de la justesse du film. Les deux personnages principaux traversent les champs de bataille dans un long plan séquence astucieusement monté, ils rencontrent la désolation et les souffrances d’un conflit qui dure depuis trop longtemps. Mais, et c’est un très grand mais, le spectateur peine à croire à la reconstitution. Loin des Sentiers de la gloire, pour n’en citer qu’un, 1917 sent le carton pâte et la colle. Comment y croire? Il faut sauver le Soldat Ryan paraissait bien plus crédible…
Cuban network, le téléfilm de la semaine
Dans le genre film à ne pas voir, Cuban network est en haut de la pile. Les acteurs n’y croient pas, Wagner Moura est mauvais, Penelope Cruz n’y croit pas plus que les autres malgré son charme légendaire, le spectateur ne sait pas ce qu’il est allé faire dans cette affaire.
Jojo rabbit, un film concept étrange
Jojo Rabbit semblait intéressant. Un petit enfant imagine un ami imaginaire qui n’est personne d’autre… qu’Adolf Hitler. Le ton du film est d’abord badin mais ne change jamais vraiment sa ligne directrice. Donc le film devient répétitif, les personnages sont tournés en dérision, au risque d’amoindrir la portée du film, de son message, de la farce. Sans jamais à atteindre la portée universelle de La vie est belle de Roberto Benigni.