Critique : La gestion du film à concept peut s’avérer à double tranchant si le parti pris, selon la manière dont il est vendu, trouve un sens thématique et/ou narratif. Il suffit de voir le grand nombre de titres dont le concept peut se résumer à priori en une seule phrase avant de constater que le résultat à l’écran n’est pas à la hauteur de la promesse. On pouvait donc avoir des craintes pour cet « Azrael », survival post-apocalyptique entièrement muet.

Pourtant, le film fonctionne assez bien. Sa narration entièrement visuelle impose évidemment une certaine attention par le déroulé de son intrigue (les seules explications que nous obtiendrons passant par des citations de la bible outre une introduction succincte) mais le film réussit à maintenir son engagement, notamment dans son usage de sons qui amènent constamment une forme de danger. La façon de traiter son histoire religieuse parvient à fonctionner en usant d’un décor forestier assez simple mais renvoyant à une forme de désolation absolue. La force de conviction de Samara Weaving dans pareil film fonctionne toujours mais on regrette que certains points n’aillent pas au bout de leurs idées, comme une bagarre parasitée par une musique extérieure.

« Azrael » constitue alors un sympathique divertissement assez rythmé et graphique pour fonctionner. On aurait pu espérer qu’il aille plus loin dans son intention silencieuse mais son traitement réussit assez bien pour plaire jusqu’à un excellent plan final qui inscrit bien la thématique religieuse de son fond. Si le silence est d’or pour certains, le bruit se révèle assez sanglant dans cet enfer qu’est devenu notre monde.

Résumé : Dans une forêt, une communauté religieuse isolée a renoncé à la parole, désormais considérée comme un péché. Afin d’apaiser un mal ancien résidant au cœur de la nature, Azraël est livrée en offrande à des créatures monstrueuses. Echappant de justesse au sacrifice, elle ne reculera devant rien pour assurer sa survie.