Castlevania est une série de jeux vidéo dont la qualité n’est plus à prouver. Le premier épisode sur NES et Symphony of the Night ont d’ailleurs marqué des générations de joueurs et sont entré au panthéon des meilleurs jeux de l’histoire. Il était donc étonnant qu’aucune adaptation n’ai vu le jour avant aujourd’hui. En effet, c’est chose faite puisqu’une série animée vient de voir le jour sur Netflix. Alors, Castlevania est-il lui aussi maudit, comme beaucoup de héros de jeux vidéo, ou échappe-t-il à la règle ? Soyons clair : la série semble avoir été très bien accueillie par le public, puisque la majorité des critiques sont positives, voire dithyrambiques. Peut-être est-ce un effet de nostalgie, mais la série est remplie de défauts que la plupart des gens semblent avoir oubliés.

 

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L’écriture

Commencer une série est un art périlleux. Il faut en dévoiler suffisamment sur les personnages tout en laissant assez de mystère et de non-dit pour donner aux spectateurs l’envie de regarder la suite. Un dosage millimétré est donc primordial. Sauf que là, les scénaristes n’en avaient visiblement pas grand-chose à faire. L’introduction est donc complètement rushé, avec un Dracula qui n’a pas l’air si menaçant que ça dès le départ, et qui décide d’accepter d’aider une humaine après dix secondes de dialogue à base de « oui mais je suis gentille moi » et de « d’accord ». Une histoire d’amour convenue qui n’est finalement qu’un prétexte pour lancer l’histoire.

Ne connaissant pas très bien la licence, je ne m’aventurerai pas sur le terrain de l’histoire de la série, qui est assez fidèle au matériau de base d’après les nombreuses critiques de fans. Cependant, l’intrigue est elle aussi très (trop) rapidement développée. Il ne se passe rien durant les deux premiers épisodes, et l’intrigue démarre finalement au troisième pour prendre de l’ampleur seulement au dernier épisode, avec la découverte d’un personnage bien aimé des fans du jeu.

Parlons également de l’écriture des personnages. Encore une fois, le développement de ces derniers est beaucoup trop rapide. Après avoir été introduit à un Trevor Belmont visiblement alcoolique et antipathique au possible, la série décide d’en faire d’un coup de baguette magique un héros prêt à sauver la veuve et l’orphelin dans l’épisode 4, sans réelle transition. Les autres personnages ne sont que des clichés (le gentil vieillard, le prêtre maléfique …) prétextes à faire avancer l’intrigue.

 

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La technique

Comme vous vous en doutez au vu de ce que vous venez de lire, l’écriture n’est pas le point fort de la série. Mais ce n’est pas le pire : l’aspect technique est désastreux.

D’un point de vue graphique, la série se divise en deux : d’un côté, les plans fixes de décors, qui sont plutôt soignés et bien éclairés, avec de très belles nuances de rouge dans les scènes d’apocalypse. De l’autre, les personnages et l’animation, qui, ô mon dieu, sont laids. Les visages semblent avoir été dessiné par un enfant de cinq ans (quelques petits traits pour dessiner la barbe de Trevor, sérieusement ?), l’animation est ultra-saccadée et parfois presque elliptique, ce qui rend parfois les actions très difficiles à suivre. On est ici très loin de la qualité graphique d’autres OAV.

 

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Du côté des doublages, nous, pauvres Français, ne sommes pas gâtés non plus. Déjà, les doublages sont parfois mal synchronisé avec les lèvres des personnages, ce qui donne des situations aberrantes où un personnage parle à la place d’un autre.

 

Le format

Ce qui reste le plus intriguant avec cette série, c’est son format. La saison 1 comprend seulement quatre épisodes d’environ 25 minutes chacun. Pourquoi un tel format alors qu’un film aurait très bien pu faire l’affaire ? Ou pourquoi ne pas avoir tout de suite fait une saison plus longue étant donné que la deuxième (de 8 épisodes) a déjà été annoncée ? Les producteurs étaient-ils trop frileux pour lancer une adaptation ? En tout cas, il reste à espérer que la saison 2 soit plus intéressante, mieux rythmée et animée que la première, qui n’est au final qu’un teaser géant de la série …

 

Brice Losson