Fabrice Eboué peut tout se permettre, son film franchit allègrement de multiples lignes rouges et ça fait du bien. Il vise ici les vegans et ça défouraille sec. Certaines scènes sont même d’une crudité un peu choquante, mais l’objectif est de faire rire, et ça fonctionne. Pas de philosophie de bas étage, juste des formules efficaces à coup de hachoir et de fusil. Âmes sensibles s’abstenir!
Un film qui fait du bien?
La dictature de la bien-pensance s’installe partout, insidieusement, et ça devient lassant. Rire de certaines choses est de plus en plus interdit, en cela Fabrice Eboué met les pieds dans le plat et on en redemande. Sa cible principale ne fait plus guère de vagues en ces temps de pandémie mondiale, mais les vegans pourraient revenir très vite sur le devant de la scène. Quand on voit le nombre de scènes avec des morceaux de viande, des cadavres et des plaies sanguinolentes, il est aisé de penser que le réalisateur acteur a poussé le bouchon le plus loin possible. Second degré recommandé pour rire de certaines piques allègrement distribuées contre les bobos vegans qui interdisent tout. Pas de prosélytisme cependant, l’objectif est de rire, pas de faire la même chose dans la vie réelle évidemment. Cette histoire de cochon d’Iran est savoureuse par son recul, la critique est surtout drôle et bien amenée. La peur de ne voir qu’une variation grolandaise n’est pas forcément confirmée par le film, même Marina Foïs joue le jeu en bouchère sans pitié avide de s’élever socialement en multipliant les ventes de barbaque.
Barbaque n’est qu’une comédie sans prétention mais qui fonctionne en surfant habilement sur la frustration engendrée par une certaine caste bien pensante. Il fallait oser, le réalisateur l’a fait, de quoi assouvir un plaisir coupable qui fait plaisir.
Synopsis: Vincent et Sophie sont bouchers. Leur commerce, tout comme leur couple, est en crise. Mais leur vie va basculer le jour où Vincent tue accidentellement un vegan militant qui a saccagé leur boutique… Pour se débarrasser du corps, il en fait un jambon que sa femme va vendre par mégarde. Jamais jambon n’avait connu un tel succès ! L’idée de recommencer pourrait bien les titiller…