Critique : Si Idris Elba fait peut-être partie des acteurs les plus charismatiques de sa génération, force est d’admettre qu’une certaine partie de sa filmographie n’est pas à la hauteur de son talent. On pense ainsi à des titres comme « La tour sombre », « Ghost Rider 2 », « Cats » ou ses maigres (mais néanmoins plus qu’appréciables) apparitions dans le MCU. À vrai dire, c’est avec la crainte de tomber sur une œuvre du genre qu’on se lance dans « Beast », récit de père confronté à la nature quand un lion se met à attaquer des êtres humains.

La première surprise est le ton apporté à l’ensemble, une vraie volonté d’approcher le décorum naturel avec implication. Cela renforce l’idée de menace naturelle et d’une confrontation entre être humain et environnement perturbé, notamment par l’ajout de points de référence dans les lieux, comme une voiture. Si l’idée est simple (les récits opposant menace du genre et homme dans un rapport de rejet/symbiose), l’application s’avère plus que bonne, apportant un certain fond à une forme assez soignée.

Universal Studios

Baltasar Kormákur, réalisateur islandais derrière « 2 guns » ou « Everest », amène dans sa mise en scène de longs plans qui amènent une certaine tension par la durée et ce qu’ils suggèrent au fur et à mesure. Si les amateurs d’action animalière en auront pour leur argent, Kormákur joue d’abord avec l’ambiance pour souligner toute la puissance de son animal ainsi que son symbolisme naturel. Encore une fois, rien d’extraordinaire mais l’efficacité du traitement renforce la sensation de divertissement, avec un premier degré rafraîchissant d’humanisme. Ainsi, le film ne tombe jamais réellement dans la série B rigolarde mais affiche une confiance dans son propos et ses personnages qui fonctionne étonnamment bien.

« Beast » ne révolutionne au final aucune formule mais s’attache assez à sa réappropriation des codes d’attaque animalière pour qu’il en sorte un bon petit divertissement sympathique et bien cousu. Si l’on ajoute en plus le charisme constant d’Idris Elba dans le rôle principal, on se remercie d’avoir découvert pareil titre par ses intentions modestes mais concrétisées. Ainsi, est-ce que cela ne fait pas plaisir d’avoir du divertissement qui s’assume et suit son schéma avec un certain soin dans le traitement général ?

Résumé : Le Dr. Nate Daniels, revient en Afrique du Sud, où il a autrefois rencontré sa femme aujourd’hui décédée, pour y passer des vacances prévues de longue date avec ses deux filles dans une réserve naturelle, tenue par Martin Battles, un vieil ami de la famille, biologiste spécialiste de la vie sauvage. Mais ce repos salvateur va se transformer en épreuve de survie quand un lion assoiffé de vengeance, unique rescapé de la traque sanguinaire d’ignobles braconniers, se met à dévorer tout humain sur sa route et prend en chasse le docteur et sa famille.