Daaaaaali! est véritablement un film sans queue ni tête, très surréaliste. Quentin Dupieux réalise un hommage digne du maitre espagnol, différents interprètes (Jonathan Cohen, Gilles Lellouche, Edouard Baer, Pio Marmaï…), tous plus ou moins ressemblants dans leurs caricatures typiques du personnage (accent guttural, moustache caractéristique) pour des variations qui font rire et sourire. Le film semble se dérouler dans des sens contradictoires avec une ligne directrice très simple. Une ancienne pharmacienne devenue journaliste se met en tête d’interviewer le maitre, il refuse, il accepte, elle cherche à le convaincre mais il la fait languir… Des évènements soudains se produisent, une pluie de chiens morts, un ball-trap avec des pigeons, le film se regarde comme Reality avant lui, dans un lâcher prise complet, pas besoin de chercher une trame ou une quelconque logique, la multiplicité des interprètes de Dali renvoie à la complexité du peintre, un seul acteur ne serait pas suffisant pour montrer toutes ses facettes. Le résultat est un non-biopic, Gala apparait, des peintures sont esquissées, et un sentiment de liberté totale et un peu foutraque transparait dans l’1h15 de film, de multiples fins qui se superposent, les acteurs se succèdent face à une Anaïs Dumoustier qui tente d’aboutir dans son projet fou en se transformant en une extension de Dupieux lui-même. Dali sort de la boite, insaisissable et toujours fidèle qu’à lui-même. Le film n’est pas toujours simple à appréhender mais pourquoi pas, Dali mérite bien un peu de folie pour se creuser les méninges. Le film semble se dérouler en grande partie dans une maison qui ressemble à la sienne située en Espagne à Cadaques, Dupieux agrémente le film de références et d’un humour qui lorgne allègrement du côté des Monty Python dans une forme de Non-sens absolu. La liberté est à ce prix.
Synopsis: Une journaliste française rencontre Salvador Dali à plusieurs reprises pour un projet de documentaire.