Bonjour à tous !

Aujourd’hui je vais revenir sur l’histoire, la genèse, l’évolution et la chute d’un des genres les plus prolifiques et les plus appréciés du cinéma « contemporain ». Le genre du slasher est un genre que j’apprécie tout particulièrement et dans lequel ma passion du cinéma peut s’épanouir.


Qu’est-ce qu’un Slasher :

Avant de parler de l’histoire et de l’évolution du genre, il me semble important de le définir. Le Slasher est un sous genre cinématographique d’horreur. Le mot Slasher vient du verbe anglais To Slash qui signifie « couper », ce terme est apparu dans les années 90 dans les critiques, le sous genre était appelé initialement « psycho killer » en référence au film d’Hitchcock.

Ce sous genre se constitue de codes et intrigues simples : un tueur psychopathe, la plupart du temps muni d’un masque, qui élimine un groupe de jeunes individus, à l’arme blanche pour la plupart des cas.


La Genèse du genre :

Il est assez difficile de retracer l’histoire des Slashers Movies. Ce sous-genre possédant de nombreuses inspirations, il est assez dur de retrouver le noyau de la création des Slashers. Une chose est sûre, le film Psycho d’Alfred Hitchcock est l’une des influences principales qui ont poussé la création du sous genre, un tueur maniaque, plusieurs meurtres à l’arme blanche etc. Plus tard, The Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hopper viendra placer une autre pierre à l’édifice en codifiant un peu plus le genre.

Dans les années 70, le cinéma va produire une multitude de films mettant en scène des arcs narratifs et des trames récurrentes qui s’apparentent aux Slashers. On doit notamment le Slasher au cinéma italien, avec le giallo qui, depuis les années 50 et s’inspirant d’une certaine catégorie de romans policiers commence à codifier le genre que nous connaissons aujourd’hui.

Il ne faut pas confondre Survival et Slasher, c’est pourquoi on ne peut pas considérer véritablement Texas Chainsaw Massacre comme un slasher, le Survival met en scène un groupe de personne attaqué par un tueur dans un environnement hostile et inconnu, dans un Slasher, la menace vient à nous, elle s’infiltre dans notre environnement.

Nous pouvons donc constater qu’entre le giallo italien des années 50 et les films d’Hitchcock, le Slasher possède de nombreuses inspirations. Je pense aussi que Jaws de Steven Spielberg a inspiré le Slasher d’une certaine façon car on peut y retrouver des codes récurrents.


Années 70, un genre qui débute :

Les années 70 sont le berceau du Slasher Movie. On considère Black Christmas comme le premier vrai slasher à être sorti, celui ci possède beaucoup de codes du slasher et sort en 1974. Cependant, il est plus pertinent de qualifier Halloween de John Carpenter comme vrai premier slasher car celui ci pose les codes du genre qui resteront jusqu’à son extinction.

Halloween est la pierre angulaire du slasher movie, on y retrouve tout. John Capenter fait ici très fort avec son film d’horreur palpitant et angoissant à souhait ! Nous sommes très proches du personnage, nous voyons à travers ses yeux le début du métrage et nous le suivrons de très près durant tout le film. C’est un véritable chef d’oeuvre qui est reconnu encore aujourd’hui comme l’un des plus grands films d’horreur et le premier slasher. Il est maintenant temps pour moi de vous parler d’un de mes réalisateurs de slasher préféré, qui est l’une des figures mythiques de ce genre : Wes Craven.

Wes Craven entre dans le monde du cinéma et notamment celui du cinéma d’horreur avec deux films cultes : The Last House On The Left en 1972 ainsi que The Hills Have Eyes en 1977. Le statut de Slasher de ces deux films est discutable cependant au vu de la filmographie de ce grand réalisateur  que j’aborderai dans la seconde partie de l’article, je dirais que nous pouvons les placer dans les grandes inspirations du genre.


Années 80, explosion et épanouissement du genre :

Les Années 80 sont les grandes années du slasher, c’est durant cette période qu’il atteindra son apogée. Grâce aux années 70, le genre est maintenant parfaitement codifié, il ne reste plus aux réalisateurs qu’à nous présenter des œuvres originales. En 1980 sort Vendredi 13, un slasher calqué sur le Halloween de Carpenter mais qui permettra au genre de devenir culte et de s’émanciper !

En 1981, la première suite à un slasher voit le jour : Halloween 2 ! Beaucoup des plus grands Slashers sortent durant les années 80, on peut prendre pour exemple les grandes figures du genre comme Child’s Play, A Nightmare On Elm Street, Hellraiser etc.

Malgré un univers très codifié, beaucoup de slasher très pertinent et originaux sortent comme Hellraiser qui utilise le slasher pour faire une métaphore du sado-masochisme, métaphore malheureusement sous exploitée et qui ne le sera pas plus par la suite à mon grand regret.Tout ces films vont fortement marquer la pop culture et les personnages maniaques des slashers vont alors devenir des icônes.


Tueurs, star de cinéma :

L’antagoniste d’un slasher, pour être marquant, se doit d’avoir des caractéristiques spécifiques, originales et énormément de charisme. Cela peut s’incarner dans l’arme du tueur, comme la tronçonneuse de Texas Chainsaw Massacre ou les griffes de Freddy Krueger, par le masque du tueur comme celui de Michael Myers ou de Jason Voorhees ou bien par sa personnalité comme celle de Chucky.

Ce sont tous ces éléments qui vont réussir à rendre le slasher prolifique. Le petit budget que demande le slasher va malheureusement poser un problème car un petit budget et un maximum de bénéfices vont pousser les producteurs à déclencher une infinité de suites en oubliant l’originalité et la pertinence tant que le public retrouve les figures emblématique du genre.


Années 90, décadence du genre :

Les suites excessives relègue ce merveilleux sous genre d’horreur au rang de nanar. Le charme disparaît peu à peu au fil des suites de grands classiques, on atteint alors 8 Vendredi 13, 6 Freddy et 5 Halloween. Les suites à gogos finissent par lasser le public de ces « Ultime Retour ».

Les choix artistiques de certains slasher laissent vraiment à désirer et le genre semble être voué à l’extinction. Le destin du slasher est donc mis en péril par la faute de producteurs cupides, mais la machine à fric n’étant pas éternelle, le public n’est plus au rendez vous après de tels échec, on garde tristement en mémoire le sixième et très ridicule Halloween dans lequel Michael Myers est utilisé par une secte…

Tout les Slashers semblent donc partir à la retraite après une flopée de suites de passables à très mauvaises. Chaque monstre mythique du slasher fait ses adieux dans un dernier film, même Freddy tire sa révérence dans l’ultime cauchemar.


Années 2000, Wes Craven donne un second souffle au genre :

Après avoir inspiré le genre dans les années 70, perfectionné celui ci dans les années 80, le grand Wes Craven revient sur le devant de la scène pour ressusciter un genre en perdition. Tout d’abord nous pouvons remarquer et féliciter son retour dans sa propre saga Freddy avec Freddy sort de la nuit qui clôt définitivement la saga par un beau final.

Il est très appréciable pour le fan, que je suis, de voir le créateur d’une saga y mettre un terme correctement. C’est alors que se replongeant dans un genre usé, vu et revu que Wes Craven va sortir le film qui va remonter le slasher dans l’estime du public et le remettre au sommet : Scream ! Le bien connu Scream est en effet à l’origine de la résurgence du genre, il est pertinent de voir que le genre du slasher est étroitement lié au personnage de Wes Craven qui le fonde, le fait évoluer et le conclue.

La saga Scream sera entièrement réalisée par Craven qui ne laissera plus sa saga être gâchée par des mauvaises intentions, certains Freddy étant vraiment passables, bien que chaque épisode de la saga me plaise pour leur charme unique. Ce nouvel engouement pour les slashers pousse les anciennes licences à ressortir malgré le fait qu’elles soient terminées, la qualité de ces nouveaux-anciens slashers est critiquable mais permet au genre de continuer à vivre.

Par la suite, ce sera la folie des remakes qui permettra au genre de perdurer, beaucoup de mythe du slashers sont alors repris comme Texas Chainsaw Massacre ou encore Halloween de Rob Zombie. Des nouveaux slashers vont apparaître et avoir un grand succès comme la série des Saw qui débute en 2004.


Slasher, un genre en demi teinte :

Maintenant que vous connaissez tout de l’évolution du slasher, il est tant de juger de sa pertinence et de sa qualité. Le Slasher est en genre qui me tient particulièrement à cœur, il m’a permis par ses codes simples de m’impliquer pleinement dans l’analyse d’une oeuvre cinématographique. Je suis passionné par son impact dans la pop culture ainsi que par l’équilibre complexe qui permet de faire un bon slasher car tout est là, un slasher possède des codes si simples qu’il s’agit de les utiliser avec parcimonie pour atteindre un bon film.

La limite entre slasher et nanar est très fine, ce qui en fait un genre dangereux mais ô combien agréable à regarder pour un cinéphile. C’est un genre qui s’adresse autant au grand public avide de frissons qu’aux cinéphiles avertis traquant le moindre code du genre. Je vais maintenant vous proposer la composition de mes slashers favoris et leur importance au sein du genre.


Les Slashers « essentiels » :

Il faut savoir que cette compilation est purement subjective, elle résulte de ma nostalgie et de ma sensibilité artistique qui peut ne pas être au gout de tous.


Child’s Play 2 :

On commence avec mon slasher favori, le second volet de la saga Chucky, voilà une belle preuve d’évolution positive au sein d’une saga, ce qui est rare au cinéma et notamment dans une saga d’horreur ! Chucky 2 est plus fun, plus audacieux, plus flippant, les décors, les répliques et le charisme de Chucky en font un pilier des Slashers à mon humble avis


A Nightmare On Elm Street :

Bien que je sois très attaché à Chucky, ma saga de slasher préférée demeure celle de Freddy, le célèbre croque mitaine possède l’une des meilleures saga d’horreur bien qu’elle possède des hauts et des bas, surtout des bas. Je trouve malgré une certaine baisse d’originalité dans les derniers opus que la saga est entourée par une ambiance très agréable et remarquable instaurée initialement par le créateur de Freddy, Wes Craven.

Mention spéciale au dernier opus réalisé par Craven, Freddy Sort De La Nuit qui offre une perspective très originale et peu vue dans le cinéma d’horreur, faire sortir le tueur du film pour l’intégrer dans le monde réel. Ce brisage de quatrième mur montre l’ironie de Wes Craven qui critique les précédents opus de la saga.


Halloween :

On ne peut pas parler Slasher sans parler du slasher ultime, le créateur du genre, réalisé par l’un des plus grands John Carpenter ! Halloween est un manifeste en ce qui concerne le rythme de la peur dans le cinéma d’horreur.

L’ambiance est gérée à la perfection et les astuces de mises en scènes de Carpenter couplées à sa musique simple mais inquiétante donnent un film d’exception qui rend ses lettres de noblesse au genre. Un remake plan par plan réalisé par John Carpenter est d’ailleurs en production, de quoi faire plaisir au slashers addict !


Hellraiser :

Hellraiser peut être considéré comme un « ovni » dans la catégorie slasher. il représente pour moi beaucoup de déception bien que je l’adore car la saga n’a fait que baisser dans mon estime. J’ai trouvé le sujet du film extrêmement original, intéressant et pertinent. Traiter du sado-masochisme dans un slasher avec une allégorie de l’horreur, voilà qui est une idée fabuleuse !

L’idée d’utiliser un cube comme McGuffin plutôt que de se focaliser sur un seul personnage était également une idée qui ne manquait pas d’originalité ! Cependant, à l’écran, les choses sont différentes, on se perd quelques peu dans le slasher lambda en oubliant quelque peu l’allégorie intéressante que nous promet le synopsis, j’excuse ce manque au premier opus qui reste un très bon slasher, cependant, la baisse d’originalité des suites me consterne et la manque d’approfondissement d’une bonne idée au profit de l’action portée exclusivement par le personnage de Pinhead gâche littéralement la suite de la saga.


Scream :

Je finirais cette compilation par l’un des meilleurs slasher, Scream ! En plus d’avoir relancé totalement un genre qui était pourtant éteint, Scream se paye le luxe d’être un excellent film, jouant avec la méta-fiction et le quatrième mur pour briser les codes du genre.

Wes Craven signe ici l’un de ses meilleurs films ainsi que son deuxième personnage culte Ghostface qui rejoint Freddy au panthéon des monstres du slasher !


Conclusion :

Malgré une multitude de mauvais films et de nombreux remakes, je pense que le genre du slasher est un genre très important de l’horreur et du cinéma en général. C’est un genre qu’il faut savoir magner et duquel peut ressortir des œuvres pleines de sens et d’originalité. C’est un genre qui m’a permis de découvrir le cinéma d’horreur et de m’y complaire grâce à des figures emblématiques du cinéma qui rendent nostalgique n’importe quel cinéphile. Je vous invite donc à vous plonger dans ce genre si vous n’avez pas peur de tomber sur certaines mauvaises surprises, cela en vaut la peine… Je vous laisse désormais avec une compilation de fan-art de slashers de ma collection !

Bonne Journée à tous sur Culturaddict !