Si le récent film de Ken Loach abordait la question du déclassement vu du bas de l’échelle sociale, Alejandra Marquez Abella choisit le pendant inverse en se focalisant sur une femme au foyer à la vie léthargique et délicieusement indolente qui apprend que son mari est ruiné. Adieu amies, adieu club de sport, au revoir belles robes, son désarroi pourrait faire peine à voir si l’actrice Ilse Salas ne choisissait pas de draper son personnage dans une fierté hautaine constante. Au final, le film a tout de la bonne leçon donnée à une pauvre femme riche. Et c’est à la limite du jouissif.
Une fable actuelle
La bonne réputation a beau se dérouler au Mexique au début des années 80, le film parait tout à fait actuel. Ne manquent que les ordinateurs portables et les smartphones pour s’imaginer à la fin des années 2010. L’héroïne Sofia partage son temps entre séances de commérages entre copines, parties de tennis au country club et fêtes somptueuses dans sa luxueuse demeure. En filigrane apparait son mépris total de son prochain, elle dépense son argent sans se soucier une seconde de ceux qui peuvent être dans le besoin. La première partie est marquée par ces procédés filmiques qui soulignent le clinquant de la décoration autant que le vide des protagonistes. Quand la roue tourne, tout se fait à mots couverts, les gens parlent dans le dos et même le mari cache ses problèmes financiers à son épouse. C’est une carte bleue qui est refusée ou un regard en coin qui l’alertent que quelque chose ne vas pas. Et cette seconde partie a beau être réconfortante d’un point de vue moral, elle est un peu trop ambiguë pour vraiment capter l’attention. Le déclassement invisible manque d’ampleur même si la personnage principale en fait des tonnes pour montrer sa fureur toute contenue. Obligée de côtoyer d’anciennes amies qui la toisent méchamment, elle choisit de faire avec pour garder la face.
La bonne réputation manquent de scènes cinématographiques marquantes pour s’imprimer dans l’esprit du spectateur. Tout est à fleuret moucheté, il manque de quelques violentes esclandres pour réveiller un peu le spectateur de sa somnolence. Dommage.