Alors pour débuter et contextualiser, je ne suis pas particulièrement fan de Gilles Lellouche à la base, en tant qu’acteur comme en tant que réalisateur (le grand bain, grande souffrance pour moi). Mais attisé par l’odeur des bonnes critiques, je me suis rendu au cinéma pour cet Amour Ouf tant vanté pages après pages. Et le fait est, sur 2h40 de film (pourquoi si long?), 1h30 sont très prenantes et le reste n’est pas désagréable. Donc une belle réussite made in France, une histoire d’amour sur fond de thriller, ça fonctionne très bien.
Une belle fresque entre les années 80 et 90
Depuis le générique très Tarantino période Pulp Piction (les noms qui défilent, très bonne trouvaille), les intentions sont démontrées avec maestria. Les 2 personnages principaux, la belle intello et le voyou aux beaux yeux, attirent l’attention, au milieu d’une ambiance furieusement années 80, de la musique aux vêtements en passant par les moeurs (les nanas ne passent pas à la casserole dès le premier rendez-vous, c’était une autre époque). Le rythme est vibrant, les histoires de lycée, pendant les cours et après que la cloche ait sonnée, sont des plus prenantes. Péripéties très ras du sol mais rondement menées. Et puis le garçon (Clotaire???) finit en taule, il sort 10 ans après métamorphosé en François Civil, elle devient Adèle Exarchopoulos, et le film se transforme en thriller un peu moins emballant. Car les explosions, les coups de feu, les insultes, ça fuse, ça fait très plaqué, moins enthousiasmant. Mais je réitère, la première partie est fascinante, elle plonge tout droit dans une époque, ça fait rêver. Et la bande son, The Cure, Nothing compares to you version Prince, Billy Idol avec Eyes without a face, et tant d’autres morceaux, c’est autre chose que la soupe actuelle, ça brosse le portrait d’une époque, pas si lointaine, juste il y a 40 ans après tout. Bref, le réalisateur a très bien planché sur les effets visuels (ces mercedes dans la rampe du parking au début, magnifique), l’ambiance et la musique, ça fonctionne très très bien. Les personnages se vannent, se tournent autour, c’est vraiment fascinant. Et puis la bande de rôles secondaires apporte une vraie profondeur au récit, Alain Chabat, Raphaël Quénart, Karim Leklou, Elodie Bouchez, tous trouvent leur place et participent à la densité du récit, une vraie réussite de part en part.
Cet Amour fou est fascinant, long certes mais avec un vrai savoir faire au niveau de la réalisation. Bravo Gilles Lellouche!
Synopsis:
Les années 80, dans le nord de la France.
Jackie et Clotaire grandissent entre les bancs du lycée et les docks du port. Elle étudie, il traine. Et puis leurs destins se croisent et c’est l’amour fou. La vie s’efforcera de les séparer mais rien n’y fait, ces deux-là sont comme les deux ventricules du même cœur…