Les amours d’Anaïs pose une question récurrente dans le cinéma français. Comment ce genre de film bobo intello rive gauche peut encore être produit? L’histoire n’a aucune épaisseur au-delà de l’inconséquence constante de son personnage principal mis à nu au propre comme au figuré à longueur de temps. La souvent excellente Anaïs Demoustier réussit à rendre son héroïne thésarde aussi agaçante que dangereuse. Elle n’arrête pas de parler, même et surtout pour ne rien dire, tout en dévoilant sa plastique encore et encore. Un vrai concept.

Un film de science-fiction

Anaïs ne paye pas son loyer et ne se fait pas éjecter de chez elle, elle sous-loue son appartement à des locataires qui manquent de le faire bruler sans que cela ne l’émeuve outre-mesure. Elle passe son temps à être en retard, inventant des excuses abracadabrantes pour se justifier, elle est embauchée et ne se fait pas virer alors qu’elle ne remplit pas ses missions, elle couche avec le premier venu, elle se fait avorter sans ciller même un petit peu, je ne vais pas citer toutes ses avanies, mais la liste est longue. De là à dire que le film est soit un conte de fée moderne bobo soit un exercice de style, la question se pose. Rien n’est vraiment crédible, le personnage est versatile autant qu’indigne de confiance. Par certains aspects, Anaïs est fascinante mais une plaie pour son environnement, attachante mais tête à claques. Elle ne semble pas réfléchir à la portée de ses actes, elle suit son cœur sans se poser de questions. Autour d’elle, il y a le quinquagénaire attaqué par le démon de midi Denis Podalydès, véritable marionnette sous l’emprise de ses hormones d’homme frustré et d’une jeune conquête écervelée. Et puis Valeria Bruni-Tedeschi, qui elle aussi montre sa plastique pour des raisons obscures et une amourette homosexuelle qui va convaincre tous les spectateurs de la rive gauche parisienne. Tant de scènes de nu, ça frise la correctionnelle, comme si le nu frontal devenait une justification pour voir le film afin de combler des manques dans le scénario. Qui voudrait tomber amoureux d’une femme qui change d’avis comme de chemise toutes les 5 secondes et assène des vérités péremptoires sur le ton d’une maitresse d’école?

Les amours d’Anaïs est un film concept qui ravira les amateurs d’histoires insensées. Parler de désir avec tant de légèreté, c’est digne d’un roman de Barbara Cartland.

Synopsis:
Anaïs a trente ans et pas assez d’argent. Elle a un amoureux qu’elle n’est plus sûre d’aimer. Elle rencontre Daniel, à qui tout de suite elle plaît. Mais Daniel vit avec Émilie… qui plaît aussi à Anaïs. C’est l’histoire d’une jeune femme qui s’agite. Et c’est aussi l’histoire d’un grand désir.