Les critiques sont actuellement plutôt unanimes pour porter aux nues ce long métrage de Paul Thomas Anderson. Pourtant, le réalisateur confirme aussi son gout pour les sujets opaques qui laissent de côté le spectateur. Après les déceptions The Master en 2012, Inherent Vice en 2014 et Phantom Thread en 2017, la tendance se poursuit.
Une romance contrariée
Au commencement des années 70, deux jeunes gens se rencontrent, se suivent et se tournent autour. Lui est fantasque et toujours sur le qui vive, elle est plus vaporeuse et fuyante. Ils recherchent la compagnie l’un de l’autre sans jamais oser aller plus loin. Les vêtements, les coupes de cheveu, la musique, les voitures, tout permet de plonger dans une époque bénie de la culture américaine. Le pitch est séduisant, pourtant le film s’étire beaucoup en longueur avec une accumulation de scènes détachées qui semblent se superposer plutôt que de s’enrichir les unes des autres. La romance n’est pas cousue de fil blanc, les personnages sont attirants sans être des icônes physiques, le film joue la carte de la normalité. Lui est le fils de Philip Seymour Hoffman, elle est une chanteuse punk, le casting joue la carte de l’iconoclasme, et pourquoi pas. Sauf que le film souffre d’un sérieux problème de rythme avec des dialogues très longs, des scènes très longues et pas suffisamment de dynamisme dans l’enchainement des scènes. Voir Cooper Hoffman courir sans fin vers une station service sur la sublime chanson de David Bowie Life on Mars alors que la pénurie d’essence guette pose la question de la pertinence du choix musical à ce moment là. Une caméra le suit de côté… et c’est tout. Simple, efficace, mais léger? Ce détail suffit à résumer le film, la caméra n’ose jamais le dynamisme. Même l’intervention de Bradley Cooper semble tomber à côté avec un long dialogue, rien de plus, ou presque.
Licorice Pizza n’est pas la pépite de ce début d’année, la love story est charmante mais quelconque, et les acteurs, s’ils sont bons, ne sont pas vraiment inoubliables. Avis personnel, je vous laisse échanger avec moi si vous le souhaitez! Pour mémoire, je suis sorti au bout de 30 minutes pour Inherent Vice car le soleil brillait dehors à l’époque. Il faisait plutôt froid pour Licorice, mais l’idée m’a traversé l’esprit, donc…
Synopsis: 1973, dans la région de Los Angeles. Alana Kane et Gary Valentine font connaissance le jour de la photo de classe au lycée du garçon. Alana n’est plus lycéenne, mais tente de trouver sa voie tout en travaillant comme assistante du photographe. Gary, lui, a déjà une expérience d’acteur, ce qu’il s’empresse de dire à la jeune fille pour l’impressionner. Amusée et intriguée par son assurance hors normes, elle accepte de l’accompagner à New York pour une émission de télévision. Mais rien ne se passe comme prévu…