Les films centrés sur la course automobile peuvent accoucher de films puissants sentant bon la testostérone. Le Mans 66 ou Rush ont été des vraies réussites, le premier sur l’alliance entre un pilote et son manager pour faire remporter à Ford ses premières 24 heures du Mans en 1966, le second sur la rivalité entre les pilotes de Formule 1 Niki Lauda et James Hunt. Race for Glory fait plonger dans le monde des rallyes au début des années 80 avec la rivalité entre les constructeurs Audi et Lancia. Moins de querelles de pilotes mais une belle plongée dans l’esprit tourmenté de Cesare Fiorio (Riccardo Scamarcio), directeur de l’écurie Lancia obligé de se faire des nœuds au cerveau pour remporter le titre face à son rival allemand dirigé par Roland Gumpert (Daniel Brühl).
Moins de sensations fortes, plus d’intellect
Le film italo-britannique Race for Glory a été imaginé initialement par l’acteur italien Riccardo Scarmacio après sa rencontre avec le vrai Cesare Fiorio. Le film n’est donc pas une vraie reconstitution historique mais plutôt le reflet du témoignage du grand manager. Ce retour sur l’édition 1983 du championnat du monde des rallyes raconte donc une opposition de styles entre l’équipe italienne appartenant au groupe Fiat et pas forcément bien dotée financièrement face à la puissante écurie allemande Audi aux moyens bien plus considérables avec sa voiture révolutionnaire Quattro et ses 4 roues motrices. Le film s’intéresse plus à des histories d’hommes avec ses liens d’amitié et ses rivalités plutôt qu’à l’aspect véritablement sportif.
Plusieurs défis techniques
Le championnat du monde des rallyes 1983 et ses 12 courses a connu un chassé croisé entre les 2 écuries avec des coups du sort marquants entre accidents, abandons, et à la fin Lancia a battu Audi de 2 petits points, 118 contre 116, avec tout de même la victoire du pilote Audi d’origine finlandaise Hannu Mikkola. Beaucoup d’images d’archives et quelques scènes de conduite très impressionnantes agrémentent le film. Les secondes ont été principalement tournées depuis un hélicoptère pour capter les environnements hostiles, forêts de Finlande, routes accidentées de Grèce, pistes goudronnées de Sanremo. Le résultat est un film ultra réaliste qui se concentre non pas sur un pilote mais plutôt sur un personnage mal connu avec un regard éternellement concentré, le manager de Lancia. Le principe des rallyes ne consiste pas à dépasser une autre voiture mais à réaliser un parcours donné le plus rapidement possible, moins de mano a mano que dans Rush mais une bonne dose d’adrénaline tout de même. Les pilotes se toisent et appuient sur le champignon avec le risque de se planter dans le décor car les voitures frôlent les bas côtés et les arbres.
La salle était pleine pour assister à une séance aux accents très italiens et allemands avec un retour historique prenant. Le film aborde un sujet limité mais en y mettant les moyens, de quoi se laisser happer par une intrigue menée tambour battant
Synopsis: 1983, la rivalité est à son paroxysme, entre l’écurie italienne Lancia, dirigée par le charismatique Cesare Fiorio et la puissante équipe allemande Audi, dirigée par le redoutable Roland Gumpert. Mais, c’est sur le terrain, pilotées respectivement par Walter Röhrl et Hannu Mikkola, que leurs voitures : la Lancia Rally 037 et l’Audi Quattro, les départageront durant un championnat du monde des rallyes devenu légendaire.