Après avoir sévi dans la comédie potache à tendance lourde pendant longtemps avec par exemple les bien-connus pour leur légereté 40 ans toujours puceau, En cloque mode d’emploi ou Super grave, Judd Apatow laisse de côté les gros gags débiles pour verser dans la comédie douce-amère à tendance Allenienne. Ca jacasse, ça lance des réparties amères sur la vie et ça décroche des sourires entendus. C’est un style, un peu intellectuel et très dépité sur le peu de perspectives qu’offre la vie aux jeunes adultes. C’est un style parfait pour les critiques parisiens, on a aussi le droit de trouve ça un peu long au bout de 2h17.
Une comédie existentialiste de plus?
Le héros Scott a 24 ans, il a perdu son père pompier dans un accident du travail, il n’a pas eu son bac, il vit chez Maman et il passe son temps à fumer des spiffs. Plutôt un anti-héros donc à l’existence aussi vide que vaine. Sous traitement, il n’arrive pas à se concentrer et il vogue sur un océan de candeur adolescente. Cet anti-héros sans relief est pourtant au centre de ce film qui annonce beaucoup plus que ce qu’il finit par livrer. De King, il n’y en a guère, ce film est surtout une tranche de vie désabusée sur un destin contrarié, une micro-histoire donc, difficile alors d’obtenir un grand film. Pourtant ce n’est pas désagréable de voir les acteurs déblatérer pendant de très longues minutes, c’est juste un peu gratuit et surtout forcé. Le spectateur sent tout de suite que les acteurs récitent un texte trop compliqué pour eux, il faut dire que le casting n’est pas non plus détonnant. Sympathique mais rien de vraiment fou fou. The King of Statten Island est un vrai film d’été pour échapper aux grandes chaleurs et se laisser un peu emporter.
Entre fumette et prise de conscience de tout ce que la vie peut lui offrir s’il décide enfin à se prendre en main, le héros vivote. Le film noie un peu longtemps le poisson pour un happy end cousu de fil blanc. No alarm, no surprise.
Synopsis:
Il semblerait que le développement de Scott ait largement été freiné depuis le décès de son père pompier, quand il avait 7 ans. Il en a aujourd’hui 24 et entretient le doux rêve d’ouvrir un restaurant/salon de tatouage. Alors que sa jeune soeur Claire, sociable et bonne élève, part étudier à l’université, Scott vit toujours au crochet de sa mère infirmière, Margie, et passe le plus clair de son temps à fumer de l’herbe, à traîner avec ses potes Oscar, Igor et Richie et à coucher en cachette avec son amie d’enfance Kelsey. Mais quand, après 17 ans de veuvage, sa mère commence à fréquenter Ray, lui aussi pompier, Scott va voir sa vie chamboulée et ses angoisses exacerbées. L’adolescent attardé qu’il est resté va enfin devoir faire face à ses responsabilités et au deuil de son père.