Les ingrédients sont connus. Une région anciennement remplie de mineurs à l’abandon, une population locale désœuvrée, une immigration de réfugiés syriens mal vue par beaucoup alors que d’autres les aident, de quoi diviser les locaux. TJ Ballantyne (impressionnant Dave Turner) est le gérant du Old Oak, le dernier pub du coin, le lieu de rencontre rescapé de toute la cohorte des fermeture. Les locaux sont crasseux et en désuétude, il se bat pour accueillir les familles et faire preuve d’une hospitalité réconfortante. Seul avec son chien, il se bat pour ne pas baisser les bras. Comme souvent, ce film de Ken Loach met face à face le meilleur et le pire de l’être humain, la bonhommie contre l’hostilité, la main tendue contre le renfermement sur soi. Le film est une suite de scénettes déchirantes permettant de disséquer l’esprit des habitants d’une terre brulée. Le héros se souvient de la vie des mineurs, la solidarité dans la précarité, les grèves assassines abattues par le gouvernement. La toile de fond est grisâtre mais la solidarité entre certains habitants et les migrants est une image trop rare pour ne pas être félicitée. L’entraide règne malgré les conditions difficiles, malgré les coups du sort et les rancœurs enfouies. Le réalisateur sait montrer des personnages vivant de peu et sachant s’en satisfaire. Le film fait plaisir, pas d’effets spéciaux, juste la triste réalité et les élans du cœur. Ca fait du bien.
Synopsis: TJ Ballantyne est le propriétaire du « Old Oak », un pub situé dans une petite bourgade du nord de l’Angleterre. Il y sert quotidiennement les mêmes habitués désœuvrés pour qui l’endroit est devenu le dernier lieu où se retrouver. L’arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions dans le village. TJ va cependant se lier d’amitié avec Yara, une jeune migrante passionnée par la photographie. Ensemble, ils vont tenter de redonner vie à la communauté locale en développant une cantine pour les plus démunis, quelles que soient leurs origines.