Le personnage de Johnny interprété par Joaquin Phoenix fait le baby sitter pour son petit neveu de 9 ans et il va de surprises en surprises. Ses principes d’adulte ne parviennent pas à cerner cette boule d’énergie intarissable et toujours en mouvement. Il finit épuisé et le spectateur aussi.
Un film concept
Le film débute avec Johnny qui interroge des adolescents sur leur avenir pour un documentaire en cours de réalisation. Ce journaliste radio est un grand solitaire et il communique de manière distante à l’aide de sa voix sans se montrer. Quand sa sœur doit gérer des affaires personnelles, il accepte de garder un neveu pas vu depuis longtemps, et il ne mesure pas la difficulté de la tâche; Car loin de rester tranquille dans son coin comme un petit animal tranquille, le petit homme s’exprime non-stop, il cherche la compagnie de son oncle et il vit ses expériences, quitte à excéder son ainé. Dans un noir et blanc classieux rappelant les films de la Nouvelle Vague, le réalisateur Mike Mills inscrit son opus dans une glorieuse lignée, celle des films introspectifs, bavards et renfermés. Le jeune homme écoute du Mozart à fond le samedi matin (le requiem!), il ressemble à un ovni face aux semblables de son âge. Son milieu familial très arty doit expliquer ce comportement assez inhabituel pour les jeunes et les spectateurs. Jesse (Woody Norman) fait partie de ceux qui observent et analysent, bousculant son oncle enfoncé dans son confort bourgeois et pas habitué à tant de répartie face à lui. L’enfant agit comme un petit manipulateur bien moins innocent que ce que son âge pourrait laisser penser, acculant son oncle dans quelques imbroglios inattendus. Cet adolescent semble répondre sans le faire à toutes les questions que pose le journaliste aux autres ados dans son documentaire. Oui, l’avenir lui appartient et il en fera ce qu’il voudra sans avoir à se justifier à personne, modifiant ainsi la hiérarchie classique des âges. Le film ne se fige donc dans aucune légèreté et les fameuses âmes d’enfant du titre ont des ailes de plomb. Car le jeune homme n’accepte pas le contraintes familiales imposées par les adultes, comme la distance, la séparation ou le divorce. Il préfère se battre plutôt que de subir.
Sous un aspect quasi documentaire, Nos âmes d’enfants préfère la lenteur et la pesanteur en plein cœur de 4 villes américaines qui symbolisent autant la modernité que la tradition. Certains considéreront le film comme inutilement long et lent, il est tout de même intéressant de voir l’ainé s’accommoder du neveu en lui inculquant quelques principes adultes qu’il n’imaginait pas.
Synopsis: Journaliste radio, Johnny interroge des jeunes à travers le pays sur leur vision du futur. Une crise familiale vient soudain bouleverser sa vie : sa sœur, dont il n’est pas très proche, lui demande de s’occuper de son fils, Jesse. Johnny accepte de le faire mais n’a aucune expérience de l’éducation d’un enfant.
Entre les deux débute pourtant une relation faite de quotidien, d’angoisses, d’espoirs et de partage qui changera leur vision du monde.