Critique : Il est un peu délicat de parler de « Douce nuit, sanglante nuit 2 » sans parler du premier film. Celui-ci, à priori classique dans sa formule du tueur en série sur grand écran, avait pour lui la façon de traiter son meurtrier en prenant le temps d’installer son traumatisme et sa croissance en figure assassine. Ainsi, si le film semble avoir un rythme fluctuant, il devenait agréablement intéressant par sa manière de nous rapprocher au plus près de Billy dans sa mue dévastatrice, tout en s’amusant avec son décorum des fêtes de fin d’année. Bref, c’était un film horrifique qui fonctionnait plutôt bien pour une série B à priori facile dans ce qu’elle cherchait à proposer à son audience. Pourquoi commencer notre critique par ce rappel ? Tout simplement car la première partie de cette suite constitue une resucée quasi-totale de cet opus original.

En effet, une moitié du film suit Ricky, le jeune frère du tueur du précédent volet, expliquant à un psychologue les événements de « Douce nuit, sanglante nuit » avec les images du film, ce qui crée une véritable frustration par ce traitement qui ne peut que faire grincer des dents. Heureusement, le long-métrage se met enfin à suivre notre protagoniste principal ayant encore plus de traumas à gérer, ce qui nourrit un nouveau regard sur le développement d’un tueur avec cette fois sa propre perception sur le sujet. La mise en scène trouve alors un intérêt dans certains plans lents cherchant à créer une atmosphère, contrebalancée par une énergie foutraque à l’image du jeu très extériorisé d’Eric Freeman.

L’intérêt de cette édition proposée par Rimini se trouve alors plus dans ces quelques instants de construction psychologique, la présence du premier film sur le même disque (ce qui tombe bien étant donné que l’édition précédente du film est désormais épuisée) mais également celle d’un livret bonus rédigé par Marc Toullec, toujours un très bon accompagnement pour la découverte de films de genre. Ainsi, « Douce nuit, sanglante nuit 2 » aura sans doute un charme certain pour les aficionados du genre en quête de redécouvertes hémoglobinées en cette fin d’année mais le procédé de réutilisation constante d’images du premier opus alourdit le film plus qu’il ne l’enrichit, ce qui a pu éveiller des réactions virulentes plutôt logiques. À vous de voir si le plaisir d’une seconde partie plus intéressante et allant vers les limites du délire dans le jeu d’acteur peut compenser pour vous cette première moitié répétant moins les traumas qu’un chemin connu et trop attendu…

Résumé : Après les décès de son frère Billy et de son père adoptif, Ricky, interné en asile psychiatrique, décide de perpétuer la mission que s’était donnée son grand frère : tuer des personnes qu’il considère comme « vilaines » et retrouver la Mère Supérieure qui avait traumatisé son frère lorsqu’il était enfant.