Critique : Est-ce que vous vous êtes déjà retrouvé face à un film dont vous n’attendiez absolument rien et qui parvient quand même à dégager une certaine sympathie lors du visionnage, sans que le résultat ne soit non plus exceptionnel ? C’est exactement le cas de cet « Imaginary », réalisé par le très inégal Jeff Wadlow (l’exécrable « Truth or dare ») et qui parvient à assez bien fonctionner sur le moment, sans réussir à accomplir totalement toutes ses promesses narratives assez grisantes sur le papier.

En effet, le film démarre assez bien dans sa manière d’inscrire ses personnages, une famille recomposée où la belle-mère cherche à trouver sa place par le biais de sa maison d’enfance. Un certain suspense se dégage et Wadlow s’applique visuellement dans des codes assez attendus pour mieux distiller quelques sursauts horrifiques sympathiques. La formule ne change pas de l’habitude dans ce genre de narration mais on s’accroche surprenamment dans sa manière de traiter Chauncey et le drame de fond, notamment sur la perception de notre héroïne par rapport à son propre passé familial. Tout cela se déroule assez bien jusqu’à un climax qui a des idées mais ne les applique pas tout à fait, son traitement du monde imaginaire manquant de plus d’inventivité et de personnalité. C’est assez dommageable car le reste du long-métrage dégageait un certain charme ainsi qu’un amusement qui compensaient une horreur par moments trop timorée pour son propre bien.

Pyper Braun as Alice and and Veronica Falcon as Dr. Soto in Imaginary. Photo Credit: Parrish Lewis

Néanmoins, « Imaginary » vaut un peu plus que ce qu’on a pu lire çà et là. C’est un film classique mais plutôt solide dans sa manière de s’orienter dans certaines attentes tout en faisant germer des idées fonctionnelles à défaut d’être révolutionnaire. On espérera donc que sa sortie en édition physique chez Metropolitan permettra de mieux apprécier les intentions d’un long-métrage avec quelques sursauts réussis et dont le potentiel éclate au cours de certaines séquences, tout en regrettant que la dernière partie ne soit pas à la hauteur de ses deux premiers tiers assez agréables une fois les attentes mises de côté…

Résumé : Lorsque Jessica retourne dans sa maison d’enfance avec sa famille, sa plus jeune belle-fille Alice développe un attachement étrange pour un ours en peluche qu’elle a trouvé dans le sous-sol et prénommé Chauncey. Tout commence par des jeux innocents, mais le comportement d’Alice devient de plus en plus inquiétant. Jessica comprend alors que Chauncey est bien plus qu’un simple jouet…

DeWanda Wise as Jessica in Imaginary. Photo Credit: Parrish Lewis