Hardcore Henry avait fait sensation lors de sa sortie en salle en 2015. Shootemp’up décomplexé pour certains, exercice de style gratuit pour d’autres, la légende indique que beaucoup de spectateurs souffrirent de maux de têtes du fait d’une caméra exagérément et constamment épileptique. Le film montre ce que le héros voit avec ses propres yeux vus, aussi bien ses cibles que ses victimes et ses interlocuteurs. Sorte de machine à tuer, Heny se sort de multiples coups fourrés avec une technique autant certaine qu’éprouvée pour dézinguer ses adversaires. Le film en fait trop? Non, il déchire grave, tout simplement.
Un shootemp’up décomplexé
Le film débute tandis qu’Henry se trouve sur une table d’opération. Sévèrement amoché, il se voit greffer un nouveau bras et une jambe toute neuve. Mais le labo est attaqué par celui qui sera le grand méchant récurrent du film, une sorte de frustré de la vie aux cheveux mi-longs et aux super pouvoirs un peu forcés. Et le film attaque tambour battant. Les cartouches s’accumulent sur le parquet, les blessures se multiplient et le film ne baisse que rarement de rythme. La comparaison avec les jeux vidéos est immédiate. Les plus anciens se souviendront de Max Payne, les plus jeunes auront d’autres noms en tête. Le ton est à la dézingue, ça tire dans tous les sens et le héros semble se sortir comme par magie des plus sévères embuches. Il faut dire qu’il est pas mal modifié génétiquement et pourvu d’une condition physique optimale car grandement artificielle. La caméra se substitue au regard d’Henry, on le voit sauter, courir, viser, il n’arrête pas, cible mouvante permanente qui doit se surpasser pour survivre.
Inoxydable Sharlto Copley
Après avoir survécu (mais à quel prix) à District 9 et succombé à Elysium, notre afrikaner préféré Sharlto Copley revient dans un rôle complètement barré. Et quand je dis un rôle, je ne dis pas tout car il se démultiplie à l’infini pour une performance d’acteur complètement scotchante. Il aide notre ami Henry à affronter la multitude d’ennemis qui lui tombent sur le râble. Certains jugeront que c’est trop, que le film fait chiqué et artificiel… mais c’est le seul but du film! En mettre plein les yeux et élever le shootemp’up au rang d’art. Et comme le film est extrêmement bien fichu et que ça ne s’arrête jamais, il n’y a qu’à prendre tranquillement son pied. Avec un avertissement quand même: le film est TRES violent et les plus sensibles pourront connaitre quelques soucis. Le sang dégouline de partout, les membres volent et les corps sont éventrés. Voilà, c’est dit.
Hardcore Henry est un vrai plaisir coupable, avec un scénario anecdotique mais une mise en scène incroyable pour faire vivre la rage destructrice d’Henry sans jamais lasser le spectateur en pleine extase meurtrière. Et c’est tellement gratuit que ça en devient tout simplement fendart. Une vraie réussite à découvrir absolument, ce serait vraiment dommage de passer à côté. Depuis Shootemp’up avec Clive Owen et Paul Giamatti, je ne m’étais plus autant marré devant un massacre au cinéma, c’est dire.