Wes Anderson fête son anniversaire aujourd’hui. Un des réalisateurs contemporains les plus atypiques va se faire célébrer partout sur le net par une horde de fans fidèles. Car chacun de ses films creuse le sillon de son originalité. Thèmes faussement enfantins, atmosphères décalées, héros gentiment perchés, le héros andersonien ne ressemble à aucun autre. Et les intrigues mènent les spectateurs dans des arcanes totalement personnelles et séduisantes. Le cinéma de Wes est charmant car gratuit et totalement emphatique. Il donne envie le suivre dans ses aventures. Mais peut aussi perdre pas mal de monde en route. C’est la leçon de la gloire…

Dans une époque où effets spéciaux clinquants et montages à la mitrailleuse font leur loi, Anderson privilégie les intrigues kitch et les ambiances désuètes. Une nostalgie sans âge empreint tous ses longs métrages, comme si Internet n’existait pas chez lui, ni les smartphones, ni les satellites. Les personnages s’écrivent des lettres, écoutent des vinyls et voyagent en train.

Revenons sur chacun de ses films et disséquons leurs grandes qualités.

1996 : Bottle Rocket. Pas vu, à voir donc!

1998 : Rushmore. 4/5, film découvert récemment, on sent la patte Anderson. Des dialogues incongrus, une intrigue d’un autre temps. Jason Schwartzman débute dans son premier rôle. Découvert par Wes Anderson,  il éclaire le film de son ingénuité rétro enfantine. Les thèmes n’ont jamais vraiment évolué depuis ce film, sans vraiment gêner les fans.

2001 : La Famille Tenenbaum. 5/5, mon film préféré d’Anderson. Une galerie de personnages loufoques déambulent entre rêves brisés et angoisse existentielles. Gene Hackman mène son petit monde par le nez et engendre une ribambelle de rejetons névrosés. Gwyneth Paltrow, Luke WIlson, Ben Stiller et Owen WIlson sont plus perchés les uns que les autres. Un sommet de non-sense rappelant furieusement les Monty Pythons. Et la musique… le rythme… les effets visuels… un choc esthétique et scénaristique totalement irrésistible.

2004 : La Vie aquatique: 4/5. Bill Murray est Steve Zissou, sorte de Jacques-Yves Cousteau sur la lune. Seu Jorge interprète les chanson de Bowie à la mode Bossa Nova, le scénario est complètement barré et l’atmosphère est joyeusement perchée. Un vrai moment de cinéma iconoclaste. Qui pourrait imaginer l’histoire d’explorateurs sur leur Calypso si ce n’est Wes? Le concept était impensable, il l’a pensé…

2007 : À bord du Darjeeling Limited. 3/5, 3 frères partent sur la route en Inde pour chercher la paix et l’harmonie. Owen Wilson, Adrien Brody et Jason Schwartzman sont ces hurluberlus déconnectés de la vie confrontés à une ribambelle d’incidents. Un film conceptuel comme toujours chez Wes Anderson.

2010 : Fantastic Mr. Fox. 4/5, Anderson se lance dans l’animation avec un renard futé à la voix de George Clooney. Les personnages sont animé à l’ancienne avec des mouvements hachés mais séduisants. Film inconséquent et gratuit, divertissant et léger. Et pour tout dire charmant. Pour tous publics avec son humour truculent.

2012 : Moonrise Kingdom. 4/5, une galerie d’acteurs prestigieux hante ce film de scouts. Ed Norton, Bruce Willis ou Bill Murray enchantent les répliques complètement naouac dans un festival savoureux de non-sense. Tus les acteurs se battent pour jouer dans les films de Wes, la reconnaissance artistique et critique est acquise.

2014 : The Grand Budapest Hotel. 3/5, Ralph Fiennes mène la danse dans ce film encore une fois pareil à nul autre. Cadrage, montage, intrigue, tout parait délicieusement suranné et rétro.