Bonjour à toutes et à tous,
Une fois n’est pas coutume, je ne traiterai ici non pas cinéma, non pas de jeu vidéo mais plutôt de musique (encore que, vous le verrez des liens se créeront tout de même entre les différents arts).
Mais alors, la Synthwave, qu’est-ce-que c’est ?
Descendant plus ou moins direct des musiques éléctro des années 1980, notamment des artiste comme Jean-Michel Jarre, pionnier du genre, mais aussi Giorgio Moroder, lui aussi parmi les premiers grands artistes du genre électronique. La Synthwave n’a véritablement éclos qu’aux alentours des années 2010, sous l’impulsion d’artistes français (Cocorico !). Elle a notamment été popularisée par le film Drive, du danois Nicolas Winding Refn, sorti en 2011, et sa Bande Originale hypnotisante, comme peut en témoigner l’excellente première scène du film que voici.
Le film a ainsi démocratisé certains artistes comme Kavinsky (l’auteur de Nightcall, la musique de l’introduction du film), College et Electric Youth.
Niveau musicalité, la Synthwave se construit autour des sons des années 1980 qui font la part belle aux synthétiseurs. Largement influencée par les jeux-vidéos, les films de science-fiction et l’animation des mêmes années, elle se veut retro-futuriste, dans la même lignée que les films d’anticipation de l’époque. Mais elle intègre cependant certains éléments de la musique électronique moderne, comme les tambours éléctroniques ou encore les launchpads, des sortes de claviers carrés disposant de 64 boutons, pouvant chacun contenir un son, choisi à l’avance par l’utilisateur. Mais plutôt que d’expliquer, une démonstration vaut bien des mots, vous pourrez trouver ici l’une, si ce n’est la meilleure performance d’un artiste (encore une fois français !) sur ce genre de support.
Dans l’histoire de la Synthwave, depuis sa « création » attribuée à College – autrement connu sous le nom de David Grellier – en 2008, le film Drive à fait figure d’élément révélateur, mais depuis ?
On distingue globalement deux grandes branches, la première aux sons plus sombres et entêtants découlent directement de l’œuvre de Kavinsky. On peut notamment citer Perturbator comme descendant plus ou moins direct. Et de l’autre côté, une branche aux sons plus légers, certains aux tonalités orientées 8-bit, descend de Lifelike, Anoraak (qui est vraiment un nom qui en jette) ainsi que de College. On peut ici citer le très bon Miami Nights 1984.
Mais par delà cette classification arbitraire se cachent des OVNIS inclassables, comme Carpenter Brut, souvent cité comme influence.
Cependant la Synthwave ne se limite pas à un style musical, elle correspond à une certaine esthétique. Le bleu, le rose le rouge délavés et autres pastels sont des éléments récurrents, mais l’on retrouve aussi les grandes villes (souvent américaines, comme Los Angeles et Chicago notamment) de nuit, les couchers de soleil, et surtout les automobiles. A titre d’exemple, je citerai Turbo Killer, de Carpenter Brut, qui en plus d’être un morceau exceptionnel est accompagné d’un clip qui l’est tout autant.
Sans se limiter au cadre musical, on retrouve la Synthwave au cinéma, comme dans Turbo Kid, une sorte d’imbroglio de Mad Max, Megaman et du BMX, film indépendant dans lequel la Bande Originale signée Le Matos est du plus bel effet. Les Jeux-vidéos aussi commencent à composer avec elle, comme dans l’excellentissime Furi, du studio français The Game Bakers, où la musique est clairement orientée Synthwave, on retrouve d’ailleurs Carpenter Brut en composition. Mais on la retrouve également dans Hotline Miami, le jeu culte du studio suédois Dennaton Games.
On peut donc retenir de la Synthwave que c’est un genre musical de souche majoritairement française, puisant son inspiration dans les films et jeux vidéos des années 1980, et qui en fait désormais partie, plus de 30 ans après. La boucle est bouclée.
Pour aller plus loin, ou quelques classiques dans le désordre , qui n’engagent que moi :
- Kavinsky – Night Call ; Pacific Coast Highway ; Odd Look
- Carpenter Brut – Turbo Killer ; Roller Mobster ; Tech Noir (Remix)
- Miami Nights 1984 – Ocean Drive
- Perturbator – Sentient
- Et bien entendu College & Electric Youth – Real Hero
- Mais aussi (et surtout) l’album du grand John Carpenter – Lost Themes
Merci de m’avoir lu, en espérant vous avoir été utile, bonne journée et à bientôt sur Culturaddict !
#Quentin.