Bonjour a tous !
Après ma récente critique sur Body Double de Brian de Palma, j’ai ressenti le besoin de vous faire part une nouvelle fois d’une critique d’un film de De Palma : Scarface !
Scarface est le film culte par excellence, il est le plus connu de De Palma et sûrement le film le plus connu avec Al Pacino. J’ai une affection toute particulière pour ce film, ce fut le premier « vrai » film que j’ai vu et il a été le premier à me choquer, à me mettre une claque.
La puissance de ce film revient a trois personnes :
- Le Réalisateur : Brian de Palma
- Le Scénariste : Oliver Stone
- L’ Acteur Principal : Al Pacino
Ces trois personnalités forment une equipe de choc, Oliver Stone etant l’un des meilleurs scénaristes avec des films comme Tueurs Nés, Platoon et l’Enfer du dimanche :
Brian De Palma avec des films comme Blow Out, Body Double et Pulsion :
Al Pacino avec des films comme Le Parrain, Serpico et Un après midi de chien :
Avec une telle équipe, le film ne pouvait être qu’une réussite ! Le succès de ce film repose essentiellement sur l’interpretation d’Al Pacino, en effet Tony Montana est parmi les personnages les plus connus et les plus cultes de l’histoire du cinéma, il est inspiré d’Al Capone, lui-même surnommé Scarface.
Scarface raconte l’ascension et la chute de Tony Montana, petit délinquant cubain destiné a devenir l’empereur de la drogue aux Etats-unis.
Tony Montana, un personnage sans limites :
Le personnage de Tony Montana est aussi charismatique que violent, c’est une mine de phrases et scènes cultes :
J’ai des mains faites pour l’or et elles sont dans la merde !
Je dis toujours la vérité, même quand je mens c’est vrai.
Dans ce pays, il faut d’abord faire le fric, et quand tu as le pognon tu as le pouvoir, et quand tu as le pouvoir tu as toute les bonnes femmes.
C’est donc ça la vie Many ? Diner, picoler, baiser, sucer, renifler…
Tony impose le respect, il est courageux, intelligent et comme il le dirait lui-même :
Il vous faut des vrais mecs comme moi, ouais, il vous faut des vrais mecs comme moi.
Il connait tout du milieu de la drogue et son empire grandit a une vitesse fulgurante, il est la representation du rêve américain, les spectateurs s’attachent a ce personnage tapageur, violent, excessif, ils l’aiment car il fait tout ce que vous n’oserez jamais faire ou dire, il parle sans filtres et dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas :
T’as 50 berges, t’as une panse comme un ballon, tu as des nichons, une paire de nichons velus, tu as un foie qui a déjà plein de taches dessus et tu t’enfiles cette merde…
Son ascension est aussi rapide que sa chute, Tony Montana est devenu en quelque années le Parrain, l’Empereur de la drogue de Miami à Los Angeles, c’est son honneur qui le perdra, Tony pour sauver la vie d’enfants refuse de tuer un ennemi de ses amis et c’est ces amis qui le tueront, le soir même, dans sa maison.
Le film est moralisateur dans un sens, Franck l’ancien patron de Tony a enoncé deux règles pour « réussir » dans le métier au début du film :
Règle numéro 1: Ne jamais sous-estimer la rapacité des adversaires
Règle numéro 2: Ne jamais dépendre de sa propre came! »
Tony a prospéré le temps qu’il a respecté ces règles mais quiquoncque a vu le film sait que l’on ne peut imposer des règles à l’exubérant Tony Montana ! L’excès de cocaïne et la pression du travail rendent Tony de plus en plus paranoïaque, cela le mènera à sa perte, il tuera son meilleur ami Manny et brisera ainsi le coeur de sa soeur Gina.
A sa sortie, Scarface a beaucoup choqué, les critiques n’y voyaient qu’une ode à la violence et à la consommation de drogue, des scènes comme celle de la tronçonneuse n’etaient pas courantes au cinéma dans les années 80 :
Cette fameuse scène de la tronçonneuse est tirée de la vie personnelle d’Oliver Stone. Après s’être fait connaître avec Midnight Express en 1978 et Conan le Barbare en 1982, Stone écrit avec Scarface, un scénario qui trouve quelques échos dans sa vie personnelle de l’époque. Au moment où il l’écrit en effet, Oliver Stone est alors en période de désintoxication pour lutter contre son addiction à la cocaïne.
Dans une interview en 1996, le scénariste revenait sur la période mouvementée de sa vie et de sa carrière : « Je prenais de la cocaïne à l’époque et je l’ai vraiment regretté. C’est devenu une habitude et je suis devenu vraiment accro. Je n’en ai pas pris dans des proportions extrêmes ou au point de devenir destructeur pour mon entourage, mais certainement assez pour me ramollir mentalement. J’ai quitté Los Angeles avec ma femme et je suis revenu en France pour entrer dans un nouveau monde et voir le monde différemment. Et j’ai écrit ce script totalement sobre« .
Durant cette période, il rencontre à plusieurs reprises des unités de police spécialisées dans la lutte contre les cartels et les trafics de drogue. C’est auprès de l’une d’elles qu’il prend connaissance d’un incident auquel furent confrontés des officiers du comté de Miami-Dade, incident qui impliqua des menaces de mort à coups de tronçonneuse: Oliver Stone l’incorpore au final dans le script de Scarface !
Au final, la scène de la tronçonneuse est un concentré de Brian de Palma, ainsi que de ses obsessions hitchcockiennes dont je parlais dans la critique de Body Double. Fortement marquée par l’influence de la scène de la douche de Psychose.
Ce film a forgé les films de gangster moderne, beaucoup de films se sont inspirés de Scarface et le personnage de Tony Montana reste encore aujourd’hui très connu; la fin de Scarface est l’une des scènes les plus marquantes de l’histoire du cinéma :
Le film a marqué toute une génération et même le monde du crime, par exemple l’entreprise chargée de blanchir les fonds pillés par Saddam Hussein en Irak a ainsi été baptisée Montana Management en hommage au personnage joué par Al Pacino… Certains Gangsters ont avoué vénérer Tony Montana et posséder affiches, posters et copies du film chez eux, le personnage a une personnalité si forte, si imposante qu’il porte le film a lui seul !
Le monde du cinéma a également été touché par ce film, celui-ci apparait dans de nombreux films !
Encore aujourd’hui, apres moult visionnage, Scarface m’impressionne, me transcende et le jeu du très grand Al Pacino rend ce film parfait !
Pour finir je vous dirais d’aller revoir ce superbe film de De Palma !
Le monde, chico, et tout ce qu’il y a dedans.
Bonne journée a tous !