Après Au-Revoir Là-Haut et 3 Billboards, 2 films labellisés juste après leur sortie en salles, les rédacteurs de Culturaddict ont décidé de mettre à l’honneur un long-métrage sorti en 2008 : The Dark Knight, de Christopher Nolan. Il faut dire que ce film, âgé de près de 10 ans aujourd’hui, est l’une des œuvres fétiches de la page Facebook et du site. En effet, le personnage du Joker incarné par le regretté Heath Ledger est en quelque sorte la mascotte de Culturaddict, et l’était déjà à l’époque de 24 Films par seconde. Par conséquent, The Dark Knight aurait même pu être le premier film Culturaddicted ; il était donc tout naturel de lui attribuer le label aujourd’hui!
Plus qu’un film de super-héros : un véritable polar
Après un Batman Begins plutôt réussi mais encore très perfectible, Christopher Nolan nous revenait particulièrement en forme avec ce deuxième volet de la trilogie Batman. Cette fois-ci, le justicier de Gotham doit arrêter le Joker, un génie du crime aux origines inconnues et dont le seul but est de semer le chaos. Le réalisateur continue sur la lancée du premier opus, en optant cette fois encore pour un réalisme exacerbé (différence radicale avec les versions de Tim Burton, plus proches du fantastique). Mais dans The Dark Knight, l’ambiance générale est encore bien plus sombre que dans Batman Begins. Une atmosphère très polar noir, pessimiste et crasseuse, assez éloignée de ce que les films de super-héros nous proposent habituellement.
Ici, pas d’ambiance bon enfant ni de happy end. Les événements causés par la folie destructrice du Joker ont des conséquences parfois tragiques : il n’y a qu’à voir le sort qui sera réservé au procureur Harvey Dent (Aaron Eckhart, très convaincant). Ainsi, le film prend souvent des allures de thriller, mettant les nerfs à rude épreuve. Avec sa réalisation magistrale, sa mise en scène nerveuse et parfaitement maîtrisée, ses scènes d’action efficaces et sa bande originale puissante signée Hans Zimmer, The Dark Knight est une réussite totale. Le film a d’ailleurs reçu un accueil critique très enthousiaste, et fut un énorme succès au box office avec plus d’1 Milliard de recettes au niveau mondial.
Le Joker, antagoniste immense et mémorable
S’il est une chose que l’on retiendra du film, c’est sans conteste le personnage du Joker, l’un des méchants les plus mémorables depuis très longtemps. Un psychopathe sans valeurs morales, sans principes et sans attachement pour quoi que ce soit, devant lequel Batman se retrouve parfaitement démuni. Heath Ledger, dans l’un de ses derniers rôles avant sa disparition tragique, nous offre une performance tout simplement magistrale, récompensée par un oscar du meilleur second rôle à titre posthume. Totalement habité par son personnage de cinglé (au prix de longues séances de répétitions en isolement), il est LA star du film, le parfait Némésis pour un Batman qui ne sait plus où donner de la tête. En comparaison, la prestation de Christian Bale en Batman/Bruce Wayne paraît même bien fade.
La grande force du film réside surtout dans le fait que le Joker s’amuse à tester en permanence les limites physiques et surtout morales de son adversaire. En grand maître de la mise en scène macabre, il joue avec Batman avec une jubilation non dissimulée, en conservant toujours un temps d’avance. Sans relâche, il prend un malin plaisir à lui imposer des dilemmes moraux insolubles, pour l’obliger à faire des choix impossibles et le transformer en monstre. Pour ce faire, il n’hésite pas à s’attaquer à la pègre de Gotham ou encore au Procureur Harvey Dent, et va jusqu’à mettre sa propre vie en danger pour arriver à ses fins. La confrontation avec Batman devient même le moteur et le but de ses actions criminelles. En effet, tuer le Chevalier Noir n’a pour lui aucun intérêt : il faut le pervertir, le salir, le pousser à la faute… et tenter de prouver que le justicier, aussi vertueux soit-il, est lui aussi capable de commettre l’irréparable si les circonstances l’y obligent.
Le Joker résume d’ailleurs tout dans cette phrase adressée à son adversaire: “I don’t wanna kill you ! What would I do without you ? […] No, you… complete… me!”
Et pour ceux qui n’auraient pas encore vu ce film magistral, Culturaddict ne peut que vous inviter à le faire dans les plus brefs délais!