Critique : L’éditeur Artus fête déjà ses 20 ans, ce qui est un bel âge pour un nom aussi lié au cinéma de genre et à la découverte de films bis. Il faut bien dire que, si l’on est aussi content d’aborder à chaque fois leurs nouveautés, c’est par la diversité proposée tout en permettant de se plonger dans des œuvres moins mises en avant avec le soutien d’éditions à chaque fois qualitatives techniquement. C’est le cas de cette « Sorcière sanglante », réédition d’un titre proposé en 2006 au début de la compagnie et qui s’avère une bonne porte d’entrée dans le domaine du gothique italien, ne serait-ce que par la présence de la légendaire Barbara Steele.

Il faut dire qu’Antonio Margheriti sait comment capter une atmosphère gothique par ses choix de cadres, bien soutenu par la photographie de Riccardo Pallottini. Ce récit de sorcellerie et de vengeance s’inscrit dans les codes du genre sans tomber dans une trop grande prévisibilité, le tout dans un classicisme qui peut paraître un poil attendu tout en restant agréable. Un an après le remarquable « Danse macabre », le metteur en scène parvient à dégager un certain style pour accentuer sa bonne dramaturgie au sein d’une œuvre élégante qui devrait ravir les amateurs du genre tout comme les profanes, le tout avec une maîtrise visuelle et une solidité narrative plus qu’appréciable.

Proposé par Artus en combo Blu-Ray/DVD, « La sorcière sanglante » se révèle sans surprise une bonne petite pépite du genre qui ne vieillit pas malgré les 60 années au compteur. Il faut dire que le film est bien aidé par l’édition fournie par l’éditeur mais surtout la mise en scène d’un Antonio Margheriti dont on ne louera jamais assez la technique, à l’ombre des plus grands noms du cinéma de genre italien tout en restant d’une intemporalité visuelle aussi agréable à contempler.

Résumé : Au XVIe siècle, Adèle Karnstein est condamnée au bûcher, accusée d’avoir tué le comte Franz. Sa fille aînée, Helen, tente de la sauver en accordant ses faveurs au comte Humboldt, en vain. Avant de mourir, devant les yeux de sa plus jeune fille, Elizabeth, Adèle lance une terrible malédiction.