Présenté en compétition au Festival de Cannes 2022, Armageddon Time a été précédé d’un énorme buzz avant sa sortie en salles. Le réalisateur James Gray revient à New York comme pour ses 5 premiers films avec une histoire de famille touchante qui multiplie les thèmes. Avec pour environnement principal le quartier des maisons mitoyennes de Flushing, dans le Queens, le réalisateur dirige son opus le plus personnel reprenant des éléments de sa vie pour échafauder ce film d’enfance très américain.
Un air de déjà vu
Difficile de ne pas lister les éléments très proches du réalisateur. Un frère aîné, des parents tous deux enfants d’immigrés juifs aux États-Unis, un père fils de plombier qui a travaillé pour aider sa famille, une mère enseignante et présidente de l’association des parents d’élèves, tout est issu de sa propre enfance. Accession de Ronald Reagan à la présidence, amitié avec un garçon noir avec lequel il a fumé un joint dans les toilettes du collège, relation privilégiée avec son grand-père, tout y est. Le titre fait un lien étroit avec la menace nucléaire qui planait sur le monde à cette époque en plus de s’inspirer du titre d’une chanson des Clash, Armagideon Time. Et comme la famille Trump elle-même apparait dans le film en expliquant qu’ils n’ont jamais été » des privilégiées, on comprend que le réalisateur règle ses comptes avec une certaine amertume. Avec son casting prestigieux porté par Anne Hathaway et Anthony Hopkins, le film sait être touchant tout en multipliant les tons. Rappels sur la seconde guerre mondiale, judéité, racisme ambient, enfant qui ne veut pas travailler comme tout le monde mais être artiste, c’est fouillé, voire fouillis. L’histoire semble déjà connue, déjà vécue, déjà vue, pas très originale, rebattue. Un exercice de style typiquement américain, en somme.
Armageddon Time est une plongée en enfance qui laisse quelque peu le spectateur sur le côté. Dommage.
Synopsis: L’histoire très personnelle du passage à l’âge adulte d’un garçon du Queens dans les années 80, de la force de la famille et de la quête générationnelle du rêve américain.