Le réalisateur de Séraphine (2008) Martin Provost,a été approché par la petite nièce de Marthe Bonnard, Pierrette Vernon, pour faire un film sur sa grand-tante au rôle fondamental mais mal connu dans l’œuvre de son mari, le grand peintre Pierre Bonnard. Présente dans un tiers des œuvres de Bonnard, Marthe a été une grande source d’inspiration. Elle-même peintre, elle s’est sacrifié pour l’accomplissement de Pierre, ce qu’essaye de montrer le film à travers la description d’une relation unique.
Un film sur la peinture et tout ce qui l’accompagne
Cécile de France et Vincent Macaigne interprètent Marthe et Pierre dans un film qui laisse le temps à l’inspiration de s’installer. Peintre maintenant exposé au Musée d’Orsay, Pierre Bonnard est un digne représentant de la peinture française de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Entre Paris et la Normandie, le film décrit un quotidien entre routine et folie douce. Les scène tournées dans la maison appelée la Roulotte sont d’une beauté formelle fantasmagorique, entre verdure, soleil et rivière, rappelant presque la beauté plastique du film Les Duellistes de Ridley Scott avec ses plans beaux comme des tableaux. Le réalisateur habite lui-même près de la Roulotte, il s’est inspiré d’un ouvrage sur les Nabis pour échafauder les couleurs et les formes. Si le film a été difficile à financer, il présente une description historique somme toute fidèle entre rêverie, traitrises et amour éternel. Si Martin Provost a pris quelques libertés par rapport à la réalité du parcours de Pierre et de Marthe, il a respecté la chronologie et les principaux évènements historiques. Les visites de Claude Monet, la relation intime avec Vuillard et Misia (Anouk Grinberg), tout est relativement vrai, en tout cas suffisamment pour créer une ambiance. Quant à la relation entre Pierre et Marthe, elle est décrite dans toute sa complexité, pas de victime, juste des coups en traitre avec l’arrivée de Renée (Stacy Martin), la maitresse de Pierre au vu et au su de Marthe.
Le film est d’une beauté formelle époustouflante, la relation entre Pierre et Marthe remplit tout le cadre, avec les tableaux, les paysages et les misères d’un quotidien rendu romanesque par la force de la caméra.
Synopsis: Pierre Bonnard ne serait pas le peintre que tout le monde connaît sans l’énigmatique Marthe qui occupe à elle seule presque un tiers de son œuvre…