DogMan a été présenté en avant-première au Festival de Deauville et en compétition au Festival de Venise. De quoi placer le film de Luc Besson sous les projecteurs, et pour de bonnes raisons. Car ce nouvel opus du si décrié réalisateur coche toutes les cases. Emotion, action, chiens, le rythme ne faiblit pas pendant presque 2 heures durant. Avec une très bonne bande son, à moitié composée par l’éternel Eric Serra et l’autre moitié constituée de tubes (Eurythmics, ZZ Top) ou de morceaux d’Edith Piaf. Et ça fonctionne pour suivre les aventures d’un malchanceux né avec un père tyran et devenu très tôt handicapé, mais sauvé par l’aide précieuse de ses amis canins. Le principe n’est pas nouveau, le cinéma américain regorge d’histoires sur ce même type d’outsiders plus fort que l’adversité. C’est même une sorte de marque de fabrique. C’est en lisant un article sur une famille qui avait jeté son enfant de 5 ans dans une cage que Luc Besson a eu l’idée de DogMan comme une mise en abime du statut de l’homme et de sa trop fréquente volonté de dominer l’autre à tout prix, au mépris des règles mêmes de la plus pure humanité, le héros est une victime de cette trop fréquente tendance. Le film recèle ainsi une belle aura de vérité et d’universalité avec son héros à la résilience hors du commun. Même si les ingrédients Besson habituels sont biens présents. Gros méchant avec ses sbires, quelques gunfights bien sentis, des méchants qui se font dévorer comme juste vengeance contre leurs agissements inhumains (hors caméra, pas de violence frontale), et puis un héros charismatique. Le personnage principale Doug est interprété par le très convaincant Caleb Landry Jones, au four et au moulin à prendre des coups puis à redresser la barre avec l’aide de ses amis à 4 pattes. Le résultat est juste bluffant, on imagine le travail nécessaire pour rendre dociles tous ces chiens au centre de l’action tout du long. Pas de succès public, c’est un tort, la salle était pleine et les applaudissements finaux ont bien rendu compte du plaisir partagé par les spectateurs présents. Le cinéma peut se permettre ce type de film concept, c’est plutôt rassurant, même avec un film tourné en anglais avec des acteurs anglophones. Et pourquoi pas!
Synopsis: L’incroyable histoire d’un enfant, meurtri par la vie, qui trouvera son salut grâce à l’amour que lui portent ses chiens