A la base, je voulais écrire un article sur Evanouis, et puis je suis allé voir Substitution, et j’ai vu suffisamment de liens communs pour en faire un article commun avec Substitution Bring her back. Alors non, ce ne sont pas des films totalement jumeaux, mais ces 2 films ont pour personnage principale une nana frappadingue et comme victimes des enfants très jeunes et très innocents. De quoi aboutir à cet article avec les 2 films en parallèle.

Evanouis, un épisode de série au scénario augmenté

Evanouis débute comme une série américaine lambda. 17 enfants d’une même classe se sont envolés une nuit à 2h17. Le 18e est le seul à ne pas s’être évanoui. Banlieue américaine typique, une belle accumulation de poncifs, le film ne part pas sur des bases très élevées. Et puis le film change de dimension. Car il commence à se métamorphoser en film à tiroirs, suivant dans chacun de ses chapitres un des personnages principaux du film. D’abord Justine (Julia Garner) la prof de la classe, apparemment touchée par un problème d’alcoolisme, puis chacun des autres. Et le scénario du film devient tout à coup très intéressant, car le personnage de chaque chapitre en vient à interagir avec le personnage principal du chapitre suivant pour densifier judicieusement l’intrigue, comme à rebours finalement, pour aboutir sur le nœud de l’histoire, cette tante à tête de clown du 18e enfant non évanoui. L’ambiance de banlieue américaine modèle se change en film fantastique à forte connotation vaudou. Difficile de ne pas en dire plus sans spoiler le film, disons seulement que les actions des personnages ne sont pas toujours dictées par leur seule volonté, de quoi aboutir à quelques scènes légèrement gore, pas suffisamment montrées non plus pour crisper complètement le spectateur. En tout cas, le scénario du film est un vrai point positif, de quoi donner une ampleur à un film qui partait dans un plan série US somme toute assez usuelle. Josh Brolin acteur et co-producteur donne une belle dimension à un film où son personnage perd justement son fils évanoui pendant la fameuse nuit du drame, il apporte toute sa rage et son charisme à l’intrigue.

Substitution, le film d’horreur de l’été

La bande annonce de Bring her back montrait des images de ce qui ressemblait à une sorte de cérémonie occulte à tendance satanique, de quoi faire flipper dès le départ. Fausse piste mais pas complètement, seulement indirectement. Laura (flippante Sally Hawkins) recueille 2 enfants dont le père vient de succomber dans des conditions accidentelles assez mystérieuses. Andy et Piper n’ont pas un historique de vie très paisible, mais ils sont devenus des socles l’un pour l’autre face à la dureté du monde. L’arrivée dans la maison de Laura est un sommet de crispation. Un autre enfant prénommé Oliver est également présent, tête bizarre, mutisme total, regard perpétuellement fixe, un vrai freak apparemment recueilli par la psy un peu dingo. Car le personnage de Laura est un sommet d’ambivalence. Elle fouille dans les affaires, elle sourit pour un rien, elle rappelle le personnage de Misery, méfiez vous de l’eau qui dort. Plus le film avance et plus le spectateur s’accroche à son siège avec les ongles. Il comprend d’où proviennent les images de cérémonie occulte, il comprend l’origine du comportement de la psycho psy, passant de l’agacement à la trouille et finalement à l’empathie. Un vrai maelstrom d’émotions contraires qui fait faire le grand 8, une sorte de prouesse. Certaines scènes m’ont fait détourner les yeux (notamment celle avec le couteau…) et on ressort de la salle un peu déboussolé devant ce spectacle hautement malsain.

Conclusion

Il faut bien reconnaitre de belles qualités aux 2 films. Evanouis surprend par sa belle intrigue à tiroirs Mais une fois fini, il est cependant compliqué d’y repenser en boucle, l’intrigue est close à la sauce américaine alors que Substitution va vous hanter quelques jours. Le film est malsain et certaines scènes sont vraiment choquantes. Et puis Sally Hawkins, quoi. Déjà vue dans Happy, Blue Jasmine et The Lost King, elle confirme que chacune de ses apparitions à l’écran est un sommet de cinéma immanquable. Le film est pour moi le sommet de l’horreur de l’été voire de 2025, bien plus que Sinners ou 28 ans plus tard.

Synopsis: Evanouis: Lorsque tous les enfants d’une même classe, à l’exception d’un, disparaissent mystérieusement la même nuit, à la même heure, la ville entière cherche à découvrir qui — ou quoi — est à l’origine de ce phénomène inexpliqué.

Substitution Back to her: Un frère et une sœur découvrent un rituel terrifiant dans la maison isolée de leur nouvelle famille d’accueil.