Arrivant dans les salles avec une solide réputation par ses passages en festivals, « When evil lurks » s’annonce comme la pépite horrifique de ce printemps. Il faut dire que sa violence a déjà fait couler beaucoup d’encre, à l’instar d’une certaine séquence impliquant un chien, et les retours extrêmement positifs ne pouvaient que faire du long-métrage de Demian Rugna la sensation du moment. Force est de constater que le film est en effet à la hauteur des attentes, par sa brutalité sèche au service d’un récit habilement construit pour éviter la simple redite gore. Au contraire : la violence du film fait mal, très mal, mais au service d’une intrigue assez bien développée pour fonctionner sur la durée.

En effet, la transmission de son « mal » rappelle un peu les événements pré-apocalypse, captant un dérèglement social progressif qui avance avec une avidité destructrice. Demian Rugna plante les germes d’une destruction déliquescente de la société et de l’individu en lui-même, avec une forme qui met mieux en avant le côté graphique de son histoire. Rien n’est retenu et, si on n’est pas dans l’opulence hémoglobinesque d’un « Sadness » ou « Terrifier 2 », le long-métrage comporte des séquences chocs qui devraient marquer un public assez sensible. On se plaît alors à appréhender ce sentiment d’une fin inéluctable par sa marge d’évolution et les différents soubresauts pris par l’intrigue pour mieux distiller son malaise.

Car il est surtout question de cela dans « When evil lurks », ce mal-être qui sert les intentions de ce mal pour mieux infecter dans une orientation autre. Le long-métrage se tient tonalement à ce côté putride pour réussir à effrayer insidieusement sans laisser de réel répit à la lumière. Tout se détruit dans le long-métrage de Demian Rugna et la perte est toujours au bout du chemin. Voilà de quoi faire de cette pépite argentine un plaisir de cinéma de genre, de ceux qui agrippent et resserrent lentement mais sûrement leur emprise pour mieux envahir notre esprit. Le grand écran est grandement recommandé pour mieux se laisser happer par la déliquescence de ce long-métrage aussi viscéral que noir jusque dans ses profondeurs…

Résumé : Après avoir découvert un cadavre mutilé près de leur propriété, deux frères apprennent que les événements étranges survenant dans leur village sont causés par un esprit démoniaque qui a élu domicile dans le corps purulent d’un homme. Le mal dont souffre ce dernier ne tarde pas à se répandre comme une épidémie, affectant d’autres habitants de la région.