Les cinéphiles autoproclamés aiment à répéter à quel point ils conchient un certain type de cinéma, celui du divertissement gratuit, du déluge d’effets spéciaux, du scénario de la taille d’un papier à cigarette, le film sans profondeur uniquement destiné à divertir, et à faire de l’argent. Ne nous le cachons pas, beaucoup de films de cette sorte sont sans intérêt autre que la poilade inconséquente. Mais… et alors? Parlons en un peu pour crever l’abcès.

Mea culpa

Je vais commencer par une petite confession histoire de montrer ma bonne foi. Je ne suis pas le dernier à critiquer les blockbusters vus au cinéma pour, à la clé, une bonne grosse séance de ronflette. A tort ou à raison, deux d’entre eux m’ont plus particulièrement agacé, Jupiter Ascending et Man of Steel. Nul besoin de rappeler une fois de plus à quel point mon jugement est fallacieux, le mal est fait. Effets spéciaux au top, histoires de super héros perdus au milieu d’une humanité inepte, d’accord, mais je ne suis pas convaincu. A contrario, d’autres blockbusters réalisés pour les mêmes objectifs de légèreté euphorique sont des surprises de taille. Exemple parfait, Avengers: Infinity war avec ce personnage maléfique qui veut détruire la moitié de la population de l’univers pour sauver l’autre moitié. Principe extrême, philosophie contestable mais qui a au moins le mérite de faire réfléchir. Un autre film qui m’a retourné, blockbuster sur la forme mais pas vraiment sur le fond, Cloud Atlas. Après le feu d’artifices Matrix, les Wachowski sis ont montré une ambition démesurée pour intercaler 6 histoires à travers un millénaire d’humanité. On voit bien que l’ambition n’était pas que de divertir, ils voulaient offrir du spectacle mais avec une vraie démarche philosophique, intéressante pour certains, sans intérêt pour d’autres.

Aucun mal à se divertir

Aller au cinéma pour se vider la tête et en prendre plein les yeux, ce n’est pas vraiment critiquable. Personnellement, ce n’est pas suffisant, mais je le sais bien, je devrais mieux me renseigner avant d’aller voir certains films. Avengers: L’ère d’Ultron, un 6e sens m’a averti avant de me déplacer, je l’ai vu à la télé, c’était bien suffisant. Mais une frange importante de la population a pris son pied devant ce film. C’est une portion congrue d’une immense mythologie, les effets spéciaux sont légion, le casting est bon, que dire? Il faut in fine savoir ce que l’on va voir. Un blockbuster pétaradant répond à des questions, remplit un vide et fait monter l’adrénaline bien au-dessus du niveau d’avant séance, c’est un objectif en soi. La frange extrémisme de la littérature critique parisienne accumule les papiers sur ce cinéma alors que ces personnages ne devraient même pas avoir à se déplacer, la critique est vaine, la stérilité de la démarche critique fait peine à voir. Comme souvent dans le monde moderne, les gens se parlent mais ne se comprennent pas, car ils n’écoutent rien.

Un blockbuster sinon rien

Voir un bon blockbuster, ça n’a pas de prix. Sortir de la salle avec des étoiles plein les yeux et le sentiment d’avoir pris son pied, c’est un moment rare. Et bon. De mon temps, les nouvelles technologies n’existaient pas et le côté résolument carton pâte avait son charme. On est au début d’un processus qui va enchainer les explosions, les rebondissements et les péripéties, mais quid de l’émotion? Pour un face à face savoureux entre Dark Vador et Luke Skywalker, combien de règlements de compte stériles? C’est peut-être ce qui manque à la dernière trilogie Star wars en date, de l’émotion, quelque chose au-delà du simple combat entre le bien et le mal. Sans parler des scènes d’action.

Voilà un petit pensum sur les blockbusters, vous avez le droit de les aimer, ceux qui les critiquent n’ont juste rien compris. Rien de personnel.