Bonjour à tous,
Aujourd’hui je vais vous parler d’un film qui m’a beaucoup touché et qui me plait tout particulièrement : Her !
Her est un film sorti en 2013 et réalisé par Spike Jonze, réalisateur connu notamment pour son film Being John Malkovich. Her tout comme Being John Malkovich a reçu un oscar du meilleur scénario original.
Cet article ne constituera pas une analyse à proprement parler car je pense que Her n’est pas un film à analyser, c’est un film avant tout sensoriel et le décortiquer gâcherait les émotions qu’il provoque, cependant je trouve intéressant de revenir sur la critique de la société que le film propose.
Un futur aux émotions lisses et mécanisées
Le film se passe dans un futur très proche, en 2025. Dès le début du métrage, on nous introduit le personnage de Théodore, héros touchant et solitaire. Le jeu d’acteur de Joaquin Phoenix nous permet de ressentir toute la tristesse que le personnage éprouve sans même connaitre son histoire. Le film est mémorable pour l’histoire d’amour toute particulière de Théodore avec Samantha, un système d’exploitation, mais aussi et surtout pour sa critique de la société.
En effet, au tout début du film Théodore effectue son travail, écrire des lettres touchantes et pleines d’émotion pour les gens, ce sont des commandes qu’il effectue sur ordinateur puis qui sont imprimées comme si elles étaient manuscrites. Cette première scène critique en dit déjà beaucoup sur la société de ce temps. D’une part on nous montre qu’on se sert d’un ordinateur pour réaliser une tâche humaine, écrire avec une écriture unique et personnelle, et d’autre part, on nous montre que les gens ne prennent plus la peine d’écrire eux-mêmes à leurs proches.
La société du film passe par une agence qui saura créer des lettres parfaites pour leurs familles, amis etc. Cela en dit long sur la mentalité du monde dans lequel nous vivons. Surtout que cette pratique est connue et courante dans la société car l’on peut voir un personnage complimenter Théodore sur ses lettres et lui faire part de son envie de recevoir une lettre de sa femme écrite par lui.
Des intelligences artificielles plus humaines que l’Homme
Le film raconte l’histoire d’amour entre Théodore qui est en instance de divorce et terriblement seul et Samantha, une OS, un système d’exploitation qualifié de meilleure intelligence artificielle du marché. L’ordinateur qu’est Samantha ne met pas longtemps à s’adapter à son utilisateur Théodore et évolue avec lui. Il est troublant de voir que les réflexions de l’ordinateur deviennent de plus en plus humaines alors que la société présentée dans le film se déshumanise.
Samantha se pose alors des questions sur son existence, ses sentiments et son absence d’enveloppe corporelle. Son engouement pour la vie, les détails et sa soif de savoir montre à Théodore une personnalité qu’il n’a plus l’occasion de rencontrer dans le monde dans lequel il vit. Le film aborde parfaitement les deux facettes de l’évolution de la technologie.
D’un coté il nous montre le coté merveilleux et fabuleux de pouvoir communiquer avec des intelligences artificielles et d’enrichir son quotidien, cette idée est très bien retranscrite dans le jeu vidéo auquel joue Théodore et dans lequel le réalisateur du film prête sa voix à un personnage.
L’autre face de la problématique est notre addiction à Internet et notre perte d’humanité. On voit durant tout le film que les gens sont en permanence sur leurs téléphones, dans la rue, tout le monde parle seul avec leur intelligence artificielle, l’Homme à désormais besoin de créer ses fréquentations, le contact ne se fait plus entre Hommes mais entre Hommes et machines. Cette critique faite par le film est tout aussi déchirante que la relation entre Théodore et Samantha. Leur couple est le symbole de cette société décadente et leurs disputes posent des questions essentielles sur l’humanité des robots, notamment le fait que la voix de Samantha fait un son de respiration comme si elle avait besoin de respirer, cet acte de mimétisme est représentatif de cette idée.
Le problème que dénonce le film atteint son paroxysme lorsque Samantha demande à une femme de lui « prêter » son enveloppe corporelle pour simuler un véritable contact avec Théodore. Les relations humaines sont montrées fragiles et son alternative artificielle bien qu’exaltante peut s’arrêter à tout moment comme dans la scène de panique de Théodore qui perd l’amour de sa vie le temps d’une mise à jour.
Conclusion :
Servi par un casting parfait et une réalisation très appliquée, Her de Spike Jonze est un film touchant, critique, aussi tendre que dur. J’aime énormément l’esthétique très épurée du film, sa thématique très actuelle et sa critique de la société qui rappelle beaucoup la série Black Mirror, le film me rappelle également le merveilleux Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry. Je vous invite grandement à voir ou revoir le film !
Bonne Journée à tous sur Culturaddict !