Les biopics musicaux se multiplient au cinéma. Depuis Great Balls of Fire et Dennis Quaid dans le rôle de Jerry Lee Lewis jusqu’à Walk the line et Joaquin Phoenix dans la peau de Johnny Cash, les évocations des stars de la musique sont nombreuses. De qualité. Et ont marqué les spectateurs. Mais quid des films avec les véritables artistes? Souvent captés en concert, ces films naviguent entre performance live et évocation onirique. C’est parti pour un panégyrique personnel en 5 films.
The Song remains the same
Led Zeppelin en concert, ça devait être quelque chose. Quand une captation live est prévue en 1973 lors du concert au Madison Square Garden, les membres du groupe sont chargés d’agrémenter les images de films personnels. Jimmy Page, Robert Plant, John Bonham et John Paul Jones livrent de belles pépites oniriques au doux son de leurs morceaux mythiques. Même l’imposant manager Peter Grant s’imagine en chef de la mafia réglant leur compte à quelques concurrents à coups de mitraillette. La musique est bien là, les images ouvrent une fenêtre. Mention spéciale pour le bassiste qui joue du piano pendant No Quarter. En cavalier masqué, il fait peur! 😀
Live at Pompeii
Quand Pink Floyd est séduit par l’idée d’Adrien Maben de jouer dans les arènes vides de Pompéi, l’idée est de livrer un anti-Woodstock. La qualité musicale du mega concert de 1969 est connue pour être plus que discutable. Le réalisateur voulait au contraire livrer un moment de musique onirique débuté et conclu sur chacune des deux parties du magnifique Echoes. Les membres du groupe sont saisis en pleine performance, en alternance avec des images de l’enregistrement du prochain Dark Side of The Moon. Un Grand moment de musique connu sur le bout des doigts par les fans… La qualité sonore est en adéquation avec la qualité des compositions. La 2e vie du groupe se finit avant l’explosion populaire prochaine…
Shine a light
Martin Scorsese est un fan bien connu et inconditionnel des Rolling Stones. Jumpin’Jack Flash! apparait magnifiquement dans Mean Streets. Il y a du Stones également dans Goodfellas, Casino et The Departed. Il était donc naturel qu’une performance live soit captée avec le grand Martin aux manettes. Shine a light offre une prestation live assez révélatrice de l’universalité des morceaux du groupe. Tout le monde connait les classiques et si le groupe parait toujours aussi inoxydable, c’est peut être grâce au pacte signé avec le diable…. je ne vois pas d’autre explication…
The Last Waltz
Quand le groupe The Band décide de se séparer en 1978, ils décident de faire ça dans les règles avec un immense concert d’adieu. C’est là aussi Martin Scorsese qui capte les images de cette ribambelle de stars du rock qui viennent pousser la chansonnette. C’est Neil Young avec une tâche blanche suspecte au bout du nez, Bob Dylan et son chapeau bizarre, et toute la clique des stars du rock américain des années 70. Le moment est émouvant et qui imaginerait aujourd’hui quelque chose de similaire? Les groupes se quittent, se reforment, engrangent la monnaie des parcmètres… l’intégrité artistique n’est plus ce qu’elle était!
Ziggy Stardust and the Spiders from Mars
David Bowie a livré une performance historique sur la scène de l’Hammersmith Odéon le 3 juillet 1973. En pleine folie Ziggy Stardust, il décide de saborder le groupe et de suicider son héros mythique. Sans prévenir aucun membre du groupe, il annonce à la foule que Rock’n’Roll Suicide serait la dernière chanson du dernier concert du groupe. Il n’a pas menti, s’attirant les foudres des autres membres de son groupe, lui qui n’en avait vraiment rien à secouer. Sa vie artistique n’était pas finie, bien au contraire. Reste ce témoignage émouvant de Donn Alan Pennebaker, d’autant plus éblouissant depuis le décès de Bowie…