Ouvrez un journal ou regardez la télévision. Généralement, les nouvelles seront extrêmement négatives : crainte du terrorisme, scandales politiques, pollution, maltraitance d’êtres humains considérés par certains comme moindres que d’autres de par leur nationalité ou leur orientation religieuse, … Comment peut-on rester optimiste dans cette situation ? Réponse avec  À la poursuite de demain .

Casey Newton est une fille optimiste adorant la science. Sa vie bascule quand elle trouve un pin’s la menant dès qu’elle le touche dans un monde futuriste auquel elle voudra accéder par tous les moyens.

Interrogation sur la narration

Dès le début du film, celui-ci joue sur la manière dont il va être narré. On commence ainsi par l’introduction d’un personnage qui sera brisé dans sa motivation et son espoir pour un monde meilleur avant que Casey ne reprenne le flambeau. Brad Bird semble par ce début questionner sur comment il peut s’adresser à son public au vu d’une mode du blockbuster « sombre » et « réaliste ». Le réalisateur cherche par-là à prouver que l’on peut faire une œuvre grand public avec un message sans virer vers le pseudo dépressif comme tant de ses prédécesseurs se sont vautrés. Ici, l’optimisme est de mise.

Optimisme critique

Attention néanmoins ! Optimisme ne rime pas avec naïveté. Au contraire,  Tomorrowland  (titre original du film) se base sur les problèmes de notre monde. Mais au lieu de mettre des œillères à ses spectateurs ou à l’inverse  dire que tout est déjà joué, il appelle à l’action, à la réflexion afin de réparer les soucis qui enveniment notre planète. Bird en appelle même à lutter contre ces personnes qui jouent sur cette peur de l’avenir pour mieux croire à son inéluctabilité. C’est justement en n’agissant pas que l’on aggrave notre société. La passivité mène encore plus rapidement à la chute là où l’action mène à l’espoir et aux chances relativement plus grandes de s’en sortir.

Créer notre utopie

Le film joue par ailleurs sur la notion d’utopie avec un certain amusement. Il nous annonce cet univers parfait avec les quelques interactions de Casey et du pin’s jusqu’à atteindre son apogée dans ce vertigineux plan séquence en temps réel qui nous émerveille autant que notre héroïne. La fin de cette scène nous laisse alors autant frustrés que la jeune femme et nous fait comprendre encore plus son envie de retrouver ce monde. Il s’avérera au final que cette société parfaite est également parasitée par le pessimisme, cette fois-ci non pas pour notre société même mais par les gens qui la composent. Le message est alors simple mais réussi : nous devons créer notre propre utopie en accordant une place privilégiée aux créateurs, aux rêveurs, aux positifs. Cette déclaration est aussi bien appuyée par le superbe thème musical de la bande originale que par un plan final appelant à l’espoir, un espoir pour tous ceux qui veulent changer les choses afin de réparer notre monde.

Tomorrowland  est donc loin d’être un simple divertissement naïf confondant « familial » avec « puéril ». C’est une œuvre emplie d’espoir en l’être humain et qui mériterait d’être grandement réévaluée après son dommageable échec financier. Car quand l’un des meilleurs réalisateurs offre un film optimiste aussi fort et réjouissant, cela mérite d’être bien plus mis en avant que de nombreux confrères à gros budgets crétins prenant leurs spectateur pour des veaux bons à simplement consommer. Ne restons donc pas passifs face à ces films, bons ou mauvais, et montrons par ceux-ci ce que nous voulons, pour un avenir actif et intellectuel.