Le cinéma lance un regard souvent critique sur le monde de la finance. Dénonciation de procédés à la limite de l’inégalité, excès engendrés par l’accumulation outrancière de cash, personnages à la morale douteuse, un film sur la finance est souvent synonyme d’insinuations carabinées et de héros enfouis sous des nuages de poudre blanche. Certains films sont rentrés dans la légende, avec évidemment une forte odeur de souffre et une exposition frontale des abus couverts par un système opaque bien moins carré qu’on ne pourrait le croire.

Le Loup de Wall Street

THE WOLF OF WALL STREET

Martin Scorsese adapte l’ouvrage du courtier en bourse Jordan Belmont en accumulant les outrances et les poncifs. Pour un résultat très premier degré devenu culte du jour au lendemain. Léonardo DiCaprio interprète avec force gesticulations et cris le golden boy qui se croyait au dessus de la loi. Avec une maxime finale on ne peut plus claire: si vous gagnez beaucoup d’argent, il vaut mieux rester discret… L’argent rend fou et imprudent, avec des conséquences potentiellement incalculables. Et puis le film dévoila Margot Robbie… merci Martin!

Wall Street

Wall STreet

Oliver Stone créée le mythe Gordon Gekko avec un gimmick clair: Greed is good. La cupidité est une bonne chose. Michael Douglas interprète ce financier sans scrupules qui roule dans la farine son protégé Martin Sheen. Film précurseur de tous les suivants, il ne montre les mécanismes de la finance que par le petit bout de la lorgnette, préférant insister sur les travers d’une situation avec des gagnants très riches et sans beaucoup de scrupules. Le jeune diplômé d’Harvard est aveuglé par les discours fascinants de son mentor. Jusqu’à l’arnaque finale. Est-on nécessairement une enflure quand on travaille à Wall Street?

Money Monster

Money Monster

Jodie Foster imagine un présentateur de show télé pris en otage par un investisseur mécontent suite à un tuyau frelaté. George Clooney et Jake O’Connell se livrent à un mano a mano certes caricatural mais pas sans intérêt. Les lumières de la richesse sont souvent des mirages et certains bénéficient de plus d’informations que la population de base… le film se suit comme un thriller avec le risque de voir un plateau de télévision dynamité par un désespéré. La morale finale est très caricaturale mais néanmoins pas si éloignée de la vérité: l’argent ne fait pas tout.

Le couperet

Le couperet

Costa-Gavras réfléchit sur les travers de notre société capitaliste. Le chômage, le désespoir et la manières d’y réagir. Le héros interprété par José Garcia choisit d’éliminer les candidats concurrents à une offre d’embauche. Il y met les moyens et franchit la ligne rouge. Le film est un peu caricatural mais néanmoins glaçant. Loin d’être un serial killer à la base, le héros s’adapte à son environnement et en emprunte les codes. La société capitaliste n’a aucun mal à se débarrasser des gens, pourquoi ne pas agir de la même manière?

The Big Short

The big short

Le meilleur pour la fin, The Big Short d’Adam McKay explique par le menu comment la crise des Subprimes est survenue en 2008. Avec pédagogie et humour. Un casting de feu place Steve Carell, Ryan Gosling, Brad Pitt et Christian Bale dans le coeur du cyclone. Des héros? Pas vraiment, plutôt des individus qui ont su déceler les signes avant coureurs de l’explosion du système financier. Pour une morale finale glaçante: les mêmes combines continuent encore aujourd’hui, une nouvelle crise surviendra certainement à l’avenir… de quoi douter des bienfaits du capitalisme.