Le film de 1961 est rentré dans la légende du cinéma américain. La musique de Léonard Bernstein, la rivalité entre les Sharks portoricains et les Jets natifs, l’histoire d’amour à la Roméo et Juliette, ses chorégraphies, Steven Spielberg avait-il besoin de l’adapter sans changer l’époque ni la trame? Oui et non, plutôt oui finalement.
Une adaptation actuelle sans l’être vraiment
L’histoire se déroule en 1954, un quartier entier de New York est en cours de démolition pour laisser place à des logements neufs. La modernité est en marche mais les ruelles bruissent de la rivalité entre 2 bandes rivales qui symbolisent l’évolution de l’Amérique. Les jets sont les descendants de tous ces irlandais qui n’ont pas réussi à grimper l’échelle sociale, le quartier est de plus en plus habité par des immigrants venus de Porto Rico, la frustration des premiers rencontre l’ambition des seconds. les chefs de gang se défient, les rixes s’accumulent. Le contexte est le même que dans la film de 1961, très peu d’afro-américains, le temps reste figé. Et puis Maria la portoricaine rencontre Tony le polonais d’origine, leurs cœurs font boum. Jusqu’au drame… Voilà, l’histoire est connue, pas vraiment de changements. Pareillement pour la musique divinement composée par le maitre Bernstein, je regardais avec gourmandise ces documentaires sur Arte avec ses présentations destinées aux plus jeunes au Carnegie Hall, bref. Et la musique va très bien avec les images, les chorégraphies sont parfaites, comme venues d’un autre âge. Pas de rap ni de hip hop, le film joue la ritournelle de la nostalgie, voire de l’angélisme. Pas de trafic de drogue, pas de dealers, les rues sont remplies de grosses limousines des années 50, de quoi faire un grand voyage dans le temps. Les jupes des filles sont longues, les chignons bien sages, pas de crop top à l’horizon. Cette adaptation 2021 tente le mélange des genres en respectant l’esprit original et sans tenter d’incursions trop modernes. Le résultat est certes séduisant, mais il est permis de se demander si la démarche n’est pas un peu perverse. Comme si Spielberg n’avait pas osé dérouter les fans de la première heure pour ne pas trop choquer outre mesure.
Une adaptation trop moderne aurait eu pour effet de modifier la musique, les tenues, les chorégraphies, ça aurait donné un autre film. West Side Story a la sauce hip-hop, ce ne serait plus vraiment West Side Story. Donc on ne peut que respecter ce choix du mimétisme avec l’original. Steven a laissé le soin à d’autres de se lancer dans une adaptation bien moins fidèle. Lui voulait réaliser un rêve d’enfant, c’est chose faite, et pourquoi pas. Le spectacle est au rendez-vous, les péripéties, Maria, America et tout ça….
Synopsis: WEST SIDE STORY raconte l’histoire légendaire d’un amour naissant sur fond de rixes entre bandes rivales dans le New York de 1957.