8e film de son réalisateur acteur, Second Tour revient sur les bases d’un Au revoir là-haut sorti en 2017. Rythme qui ne retombe jamais, humour grinçant, humanité galopante, révélation de secrets soigneusement cachés, Second tour tient en haleine tout du long. Le film recèle surtout de nombreuses finesses qui actionnent des leviers dans l’esprit du spectateur, Albert Dupontel a laissé de côté la paresse habituelle du cinéma français pour creuser sa narration, ses effets comiques et aboutir à un une critique de la langue de bois des politiciens français qui fait plaisir. Ai on tient compte en plus d’une dénonciation d’un grand capital gouverné par des puissances occultes, ça fait un peu thèse complotiste mais ça fonctionne sur grand écran.
Un second Tour enthousiasmant
Albert Dupontel incarne Pierre-Henry Mercier, favori des sondages à l’élection présidentielle. Belle gueule, discours lisse et rassurant, il se dirige tout droit vers l’Elysée. Une journaliste farouche tient à percer les secrets du candidat à l’aide de son fidèle assistant caméraman Gus. L’enquête porte ses fruits tandis que Mercier devient la cible d’attaques physiques qui détonnent dans le rythme politique normal. Impossible d’en dire plus sans dévoiler trop vite les twists du film soigneusement absents de la bande annonce pour plus de surprise en salles, tout juste peut-on dire que le réalisateur s’est fait plaisir autant qu’il a truffé son film de scènes irrésistibles. Gardes du corps féminines venues du Mossad particulièrement très efficaces, secret caché en plein cœur de la campagne française, saillies anti-système, le film séduit tout du long. Et puis comme des gest stars font des apparitions savoureuses (David Marsais du Palmashow en député lubrique, Bouni Lanners en entraineur de foot amateur et on en passe), le film rappelle le rythme mitraillette d’Au revoir là haut, fruit d’un travail poussé de son réalisateur pour pousser la réflexion et le divertissement un peu plus loin que les films français habituels. Dupontel refuse clairement la facilité et semble réfléchir à tous ces petits éléments qui poussent son film à un niveau enthousiasmant. De quoi rentabiliser une séance ciné et la rendre véritablement réconfortante.
Satire sur la vie politique jonchée de fausses promesses et de miroirs aux alouettes, Second tour est aussi un grand sommet d’humour malin et d’inventivité constante. Bravo Albert!
Synopsis:
Journaliste politique en disgrâce placée à la rubrique football, Mlle Pove est sollicitée pour suivre l’entre-deux tours de la campagne présidentielle. Le favori est Pierre-Henry Mercier, héritier d’une puissante famille française et novice en politique. Troublée par ce candidat qu’elle a connu moins lisse, Mlle Pove se lance dans une enquête aussi étonnante que jubilatoire.