Le cinéma est l’aboutissement de décennies de recherches à tâtons du dessin à la photo, pour enfin mettre l’image en mouvement et donner la vidéo. Aussi, il n’a pas toujours été le cinéma spectaculaire que nous connaissons. Georges Méliès est le précurseur des effets spéciaux. C’est le père des Avengers, l’oncle de Gandalf, celui qui a permis que ces blockbusters qui nous sont si chers (parfois) sont ce qu’ils sont. Mais qui est Georges Méliès ?
Un des premiers réalisateurs majeurs
Prestidigitateur de profession, G. Méliès (1861-1938) devient le propriétaire du théâtre Robert-Houdin en 1888. Il découvre les images animées en 1895 par les frères Lumière à Paris, et tourne son premier film en 1896 : « Une partie de carte ». Grâce au théâtre dont il est le directeur, il apprend les métiers de directeur de casting, créateur de costumes et de décors ou encore metteur en scène. Il crée de nombreux spectacles de magie et d’illusions, sa passion. Lors de sa rencontre avec Louis Lumière, il tente de lui racheter la machine permettant de prendre des images : le cinématographe. Essuyant un échec, il part pour Londres et achète un animatographe. A partir de ce moment-là, il utilise sa science de l’illusionnisme et du trucage pour l’appliquer dans ses spectacles et films. Pour information, c’est le créateur de métiers comme : producteur, scénariste, décorateur, acteur, opérateur, directeur d’acteurs ou producteur ! En 1902, il réalise son film le plus célèbre : » Le voyage dans la Lune », créé de toute pièce dans le premier studio de cinéma que Méliès a installé chez lui.
Un legs immense pour le cinéma
L’œuvre est reconnue comme étant le premier film de science-fiction de l’histoire. Il invente les trucages et les premiers effets spéciaux grâce à des mécanismes de son invention, permettant le développement de techniques cinématographiques jusqu’à apporter à cet art le ralenti, le fondu enchaîné, la surimpression, le gros plan, l’accéléré, l’arrêt sur image ou encore l’usage des caches et des maquettes. Ses techniques deviennent célèbres et fuitent, particulièrement aux États-Unis. Pendant la guerre, il transforme un studio en salle de spectacle et perfectionne son art. Finalement, jusqu’en 1912, il aura réalisé plus de 500 films, de taille et de sujets variés. Ces derniers ont presque tous été perdus ou détruits à ce jour. Étant d’une folle créativité mais très loin des réalités financières, il finit sa vie ruiné, et devient vendeur dans une boutique de jouets. Mais être prestidigitateur, inventeur de métiers aujourd’hui essentiels au milieu du cinéma et auteur d’une filmographie gigantesque, ne suffit pas à caractériser la vie de l’homme. S’il ne fallait choisir qu’un seul mot, ce serait le mot : rêve. L’onirisme a été le but que Georges Méliès s’est fixé pendant toute sa vie. Que ce soit par la magie ou la création de trucages, il voulait faire rêver les gens, à travers ses spectacles, ses inventions et bien entendu ses films.
Cet homme, un peu méconnu aujourd’hui par rapport à ce qu’il a apporté, a néanmoins été reconnu comme étant « le cinéaste majeur du nouveau siècle ». Un vendeur de rêves et d’illusions en tout genre, qui a conduit son rêve jusqu’au bout. Une source d’inspiration. Si vous voulez en apprendre plus, je vous conseille la pièce de théâtre « M comme Méliès » d’Elise Vigier et Marcial di Fonzo. Bonne journée à toutes et tous.