Critique : Notre besoin de se connecter désespérément à quelqu’un d’autre peut s’avérer aussi beau que pitoyable. C’est vrai : qui n’a jamais eu cette pensée cynique que notre envie d’être aimé et de se sentir complété par un individu différent ne relevait pas d’un cas de psychiatrie ou du moins du désespoir de mourir dans la solitude totale ? N’allons pas plus loin dans ces tergiversations qui peuvent se révéler assommantes et redirigeons-nous vers l’essentiel : nous souhaitons être aimé et trouver dans un regard extérieur ce sentiment de complétude qui nous anime invariablement à un moment ou l’autre de notre existence… ce qui permet à l’équipe derrière notre film du jour, « Companion », de tordre ce concept avec ironie mais surtout réussite.
Drew Hancock, aussi bien réalisateur que scénariste du film, propose un thriller aussi drôle que retors jouant astucieusement de cette possibilité de dépendance émotionnelle avec un angle de science-fiction amplement dévoilé par la promotion (notamment dans le résumé présent en bas de cette chronique). Cela n’empêche pas le récit de surprendre à plusieurs reprises mais surtout d’aller jusqu’au bout de son concept avec un ludisme intelligent, apportant une sensation de divertissement qui ne manque pas de fond. Ainsi, la façon d’aborder une certaine dépendance mais surtout de parler de manipulations sentimentales s’avère cruelle mais également à propos, ce qui renforce le plaisir de visionnage devant ce long-métrage.

Car « Companion », désormais disponible en édition physique, se révèle une bonne surprise drôle, intelligente et brutale qui a de quoi détricoter nos relations amoureuses avec assez d’intérêt pour mériter le coup d’œil plus que curieux. Drew Hancock peut être un nom à suivre au vu de sa maîtrise dans son propos et ses visuels de ce thriller comico science-fictionnel bien cousu.
Résumé : Un week-end entre amis dans un chalet isolé vire au drame quand l’une des convives, qui se trouve être en réalité un androïde de compagnie, devient incontrôlable.
