Il y a quelque chose de très atmosphérique dans la musique de Faded Paper Figures, un sentiment lancinant qui nous happe et ne nous lâche pas tout au long de la musique. C’est également le cas avec les quatre titres auxquels nous avons eu droit et provenant de leur nouvel album, « Morningside ». En effet, ces quatre morceaux ont beau avoir l’air tonalement différents, il s’en dégage un spectre, comme un fantôme qui hante ces chansons pour mieux toucher à une forme de sentiment intérieur assez vibrant dans la carrière du groupe.

« Brazilian Iris » frappe assez fort dans le domaine en jouant de sa répétition de tonalité et de son rythme pour évoquer une forme d’hypnose, une transe appuyée par les paroles évoquant une forme sensorielle. La présence du terme « Haunting » amène alors à quelque chose de réminiscent, dans un ton électro pop qui ne devrait pas surprendre les habitués du groupe. Le second morceau, « New city », fait plus penser à d’autres titres sortis mais conserve cette même mélancolie de ton, notamment dans l’évocation d’une ville où l’on se perd et finit par se redécouvrir. Le sentiment de perte est plus prégnant encore dans « Lucky Ones », évoquant une fin douloureuse. Difficile de ne pas y sentir une sensation de solitude et de frustration due à l’absence et divers regrets. « Therefore me », en revanche, impose un retour sur soi tout en conservant cette ambiance d’avoir un pied dans le passé et un dans un futur échappant tellement rapidement qu’il n’est que du présent continu.

Bref, les quatre morceaux de “Morningside” auxquels nous avons eu droit présagent un album dans la veine de ce qui fait l’intérêt de Faded Paper Figures. Il y a une familiarité musicale qui se couple à ce sentiment permanent de hantise et de rapport à un vide immatériel constant. En tout cas, la mélancolie d’ensemble ne fait que nous hanter à notre tour, tout en se laissant prendre par un rythme particulièrement doux amer mais musicalement entêtant.