Par où commencer? L’évocation de la fermeture des commerces dans les petits villages? Les écoles rurales qui ferment faute d’élèves? Les maires qui se tuent à la tâche? La difficulté à trouver l’âme sœur dans les villages sans lieux de vie? Les petites victoires cumule les problématiques autour de ses 2 interprètes principaux Michel Blanc et Julia Piaton. Ton doux amer, humour, émotion, le film coche toutes les cases pour passer un bon moment de cinéma tendre et sincère.

De l’humour mais pas que

Julia Piaton interprète Alice Le Guennic, maire et prof de la seule classe de la petite ville de Kerguen, 400 habitants, une seule classe de 10 élèves entre CP et CM2, boulangerie et bar tabac fermés. Femme volontaire et déterminée, elle sacrifie sa vie personnelle pour porter le village à bout de bras. Quand Emile, vieux sexagénaire atrabilaire joué par un très bon Michel Blanc, lui avoue son analphabétisme, elle est bien obligée de l’accueillir dans sa classe pour qu’il apprenne à lire et écrire. C’est le point de départ d’un film profondément humain qui oblige à aller au delà des apparences. Le film combat tous les préjugés et se laisser aller à de belles scènes de bonne humeur. Quand l’adjoint au maire installe un bar clandestin dans la boulangerie enfin réouverte, le maire s’alarme, elle risque la prison si la police le découvre. Sauf que les 2 flics du coin sont des habitués, le maire souffle et les spectateurs applaudissent. Et quand la salle de classe ferme malgré tous ses efforts, le maire découvre que l’école située dans un village commun est moderne et tout et tout, donc les enfants seront bien accueillis, peut-être même mieux que dans sa petite classe. L’atrabilaire se trouve être finalement très humain, l’homme rencontré sur Tinder est à double tranchant malgré ses atours sympathiques, rien n’est blanc ou noir. Le film montre surtout la France rurale, jamais vraiment montrée dans les médias, celle qui trime et doit faire face à une désertification certaine. La fermeture des commerces attaque le lien social et fait disparaitre les lieux de convivialité et de vie. Le constat est implacable et le cercle vicieux est sans fin. Le titre parle de victoires petites, l’adjectif définit très bien le ton du film qui sans tambour ni trompettes revêt une surprenante universalité. Pas besoin de millions pour être grand et aboutir à un résultat très réussi, la preuve.

Les petites victoires est un petit film qui parle vrai et montre la réalité des petits villages de la France profonde. Pas sans charme ni sans émotion.

Synopsis:
Entre ses obligations de maire et son rôle d’institutrice au sein du petit village de Kerguen, les journées d’Alice sont déjà bien remplies. L’arrivée dans sa classe d’Emile, un sexagénaire au caractère explosif, enfin décidé à apprendre à lire et à écrire, va rendre son quotidien ingérable. Surtout qu’Alice, qui n’avait rien vu venir, va devoir aussi sauver son village et son école…