François Ozon n’en est pas à son coup d’essai en matière de film choral burlesque, 8 femmes a précédé Mon Crime et le sentiment est le même. De grands acteurs sont mis à contribution dans un petit film un tantinet paresseux. Certains dialogues sont piquants mais l’ampleur générale est plus que limitée. Le divertissement n’est pas désagréable mais une reconstitution d’époque si minutieuse pour un simple vaudeville, c’est somme toute décevant. Certaines situations réussissent à atteindre leur objectif comique, l’accent marseillais de Dany Boon est assez irrésistible, Luchini fait du Luchini, la star montante Nandy Tereszkiewicz au nom imprononçable fait ses classes, le film sera vite vu et vite oublié.

Une bande annonce meilleure que le film

Pour ceux que la bande annonce a attirés par son rythme de cheval au galop se rassurent: elle contient les meilleurs moments du film et presque rien de plus n’est proposé. Le pitch est savoureux, une jeune ambitieuse s’accuse d’un crime qu’elle n’a pas commis pour gagner une notoriété aussi rapide que superficielle et démarrer pour de bon une carrière d’actrice jusque là stagnante. L’intrigue est convenue, les retournements de situation font tout juste sourire et les traits appuyés ur un féminisme triomphant agace vite par sa caricature du féminisme actuel. L’héroïne et son amie avocate ne se font pas très mal dans leur jeu d’actrice et il faut chercher ailleurs pour trouver des éléments convaincants. Dany Boon et Fabrice Luchini portent véritablement le film, André Dussolier fait du Dussolier, Isabelle Huppert est insupportable (comme souvent au cinéma, c’est avant tout une comédienne de théâtre magnifique), le film n’offre rien de vraiment marquant. Il n’en est pas moins divertissant.

Comme le dit le réalisateur, voir Dany Boon en face de Fabrice Luchini, en soi c’est déjà un spectacle. Oui d’accord, mais il aurait pu se fouler un peu plus pour offrir un film qui propose un peu plus qu’un pastiche de film noir. Le girl power est à la mode, les fans apprécieront.

Synopsis: Dans les années 30 à Paris, Madeleine Verdier, jeune et jolie actrice sans le sou et sans talent, est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Aidée de sa meilleure amie Pauline, jeune avocate au chômage, elle est acquittée pour légitime défense. Commence alors une nouvelle vie, faite de gloire et de succès, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour…