Le cinéma contemporain raffole de films d’horreur jouant sur des ficelles bien connues, chaises qui tournent, portes qui claquent, disparitions mystérieuses. Emotions fortes pour certains, ennui profond pour d’autres, Conjuring, La nonne, L’exorciste nouvelle version, jouent sur l’existence de forces occultes impossibles à battre avec un danger permanent. Mais c’est mal connaitre Hercule Poirot, le détective belge créé par la célèbre romancière Agatha Christie n’est pas homme à se laisse ébranler par des effets de manche. Il cherche les faits et ne croit pas à l’irrationnel, sacrée leçon pour les incrédules Si le film ressemble d’abord aux films suscités, il parvient finalement à se démarquer en révélant les supercheries pour démasquer les coupables et leurs vaines tentatives d’effroi pour un contentement intellectuel profond. Oui, le paranormal est bien une supercherie.

Les horror movies roulés dans la farine

Mystère à Venise est la troisième adaptation d’un ouvrage d’Agatha Christie par le célèbre réalisateur de Belfast après Le Crime de l’Orient-Express et Mort sur le Nil, nouveau filon pour un Kenneth Branagh maniant avec brio l’accent français et les manières surannées. Derrière et devant la caméra dans le rôle du détective Hercule Poirot, le réalisateur et comédien britannique fait de nouveau appel au scénariste Michael Green pour l’adaptation de la nouvelle intitulée Le crime d’Halloween. Les crimes ressemblent ici à des manifestations d’esprits malins, tout est fait pour impressionner les spectateurs crédules. Même le détective semble vaciller à certains moments, heureusement sauvé par sa capacité unique de déduction des efforts malheureux pour le tromper. Le surnaturel devient ainsi un épais brouillard généré artificiellement par ceux qui veulent cacher leurs crimes derrière une aura apparemment inexplicable sans recours à l’imagination la plus… irrationnelle. La romancière ne pensait pas que du bien du surnaturel, d’où cette comédie au mystère longtemps inexplicable mais finalement percé à jour. Toujours aussi populaire, Agatha Christie suscite toujours l’admiration par l’extrême soin porté aux détails des différentes enquêtes. Kenneth Branagh a certainement souhaité apporter un nouveau souffle en incorporant une bonne dose de fantastique dans son intrigue, de quoi attirer un public plus jeune adepte de prodigieux, voire de miraculeux. Le contexte de Venise apporte une dimension supplémentaire, la ville se prête bien aux légendes et aux mythes, ajoutez en plus une violente tempête et le tableau est complet. Une mystérieuse médium (Michelle Yeoh ranimée depuis le multi oscarisé Everything at once…) s’apprête à entrer en contact avec la fille disparue de Rowena Drake (Kelly Reilly), la machine à écrire tape toute seule, des phénomènes inédits se produisent. Mais Hercule Poirot reste sceptique, et il a bien raison. A ses côtés, l’actrice Tina Fey interprète un double au féminin piquante et ambigüe. Les acteurs Jamie Dornan et Jude Hill apparus dans Belfast reprennent du service pour Kenneth Branagh au milieu d’un casting savoureux avec la française Camille Cotin toujours autant demandée par les anglo saxons après House of Gucci.

Censé se dérouler 10 ans après Mort sur le Nil en 1947 et après les sinistres évènements de la seconde guerre mondiale et son cortège de traumatismes, un Hercule Poirot à la retraite reprend su service dans un film des plus divertissanrs, jusqu’à un prochain épisode déjà prévu.

Synopsis: Venise, veille de la Toussaint, quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est là que vit désormais le célèbre détective Hercule Poirot, aujourd’hui retraité. Après avoir consacré sa vie à élucider des crimes et avoir été témoin de ce qu’il y a de pire chez l’être humain, il a renoncé à sa vocation d’enquêteur. Et s’il fait tout pour éviter d’être confronté à des affaires criminelles, ce sont souvent elles qui le rattrapent…

Poirot reçoit chez lui une vieille amie, Ariadne Oliver, plus grande écrivaine de romans policiers au monde, qui lui assure que le motif de sa visite n’a aucun rapport avec un crime : elle souhaiterait qu’il l’accompagne à une séance de spiritisme et lui permette de prouver qu’il s’agit d’une imposture. Intrigué, Poirot accepte à contrecœur d’y assister et se retrouve alors dans un palais décrépi et soi-disant hanté, appartenant à la célèbre cantatrice Rowena Drake. Lorsque l’un des participants est sauvagement assassiné, toutes les personnes présentes deviennent de potentiels suspects. Le détective belge se retrouve une nouvelle fois plongé dans un monde sinistre d’ombres et de secrets…