L'un des groupes les plus dingues de la scène francophone revient embellir notre ouïe ! Pensées Nocturnes, groupe emblématique du label Les Acteurs de l'Ombre Productions, a sorti son album le 1er février, intitulé très sobrement "Grand Guignol Orchestra". Dérangé ? Oui, très certainement, mais ça ne s'arrête pas là. Joyeux et dépressif à la fois ? Petite critique de ce 6ème album.
Commençons par parler de la pochette, qui nous présente l'album comme "Une pièce saignante en 10 actes", intitulée "Boucherie dans le cirque". Les adeptes de Pensées Nocturnes savent que la musique est violente, la pochette représente donc en soit une bonne mise en bouche. Mais si la violence est bel et bien omniprésente durant ces 47 minutes, aussi bien dans les riffs de guitare que dans les paroles ou le rythme de batterie, l'ambiance glauque se dégage également des cuivres. Si la section Jazz apporte un côté joyeux et festif, le mixage sonore est des plus étranges et curieux, l'oppression musicale étant supérieure au reste. En témoigne les nombreuses dissonances et les enchaînements d'accords propres au Black Metal, comme dans le 4ème morceau intitulé L'Alpha Mal.
Au fond, les 2 aspects instrumentaux séparés peuvent paraître techniquement riches, mais simples dans le fond. Qu'est-ce qui ajoute une richesse supplémentaire au groupe ? Le chant, unique en son genre, tant le chant tenor est mélangé à la perfection au chant black et à certaines parties parlées majestueuses. L'un des plus beaux exemple se situe dans le 3ème morceau, Poil de Lune, où à partir de la musique du film Les Temps Modernes, la musique s'articule et se développe à partir d'un simple matériau de base, pour prendre des libertés ensuite et nous offrir une variation riche. Le plus impressionnant dans tout ça ? C'est qu'il n'y a qu'un seul homme derrière toute la composition et l'enregistrement (hormis la batterie) : Vaerohn.
Le décor est planté, vous savez maintenant à quoi vous attendre si vous voulez écouter Pensées Nocturnes. Ou pas. Car ici, si le Black Metal du groupe est, comme son compositeur l'indique, déglingué, la mixité des genres et des influences présentées est peut-être encore plus folle que dans les albums précédents : en témoigne ce passage de musique gitane dans le morceau "Gauloise ou Gitane", mêlé à un son d'orgue. L'orgue a une place prépondérante d'ailleurs : la thématique de l'album étant le cirque, on se retrouve avec de quelques références dans le domaine. Notamment via l'orgue justement, où certaines mélodies rappellent les annonces de cirque. Bref, le thème est maîtrisé jusqu'au bout. Si l'ensemble peut paraître parfois confus, ou n'ayant ni queue ni tête, il n'en est rien, tout étant pensé du début à la fin. Les dissonances peuvent faire grincer des dents, mais elles ont toujours leur place. Au final, c'est dérangé jusqu'au bout.
Pour conclure, ce 6ème album de Pensées Nocturnes est encore une fois une pépite ! Pas abordable pour toutes les oreilles, comme d'ordinaire, mais il n'empêche que la richesse des compositions et du style du groupe est une fois de plus impeccable.
Note : 5/5
Merci à tous de m'avoir lu, à très bientôt pour la suite de l'odyssée musicale !
Alan
https://penseesnocturnes.bandcamp.com/album/grand-guignol-orchestra
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