Placés n’est pas un documentaire, mais il pourrait vraisemblablement très bien l’être. Le réalisateur, lui-même ancien éducateur, plonge son héros au centre du volcan en compagnie de jeunes avec des problèmes, indociles, belliqueux et tchatcheurs. Tous ont des histoires difficiles, sociales, familiales, et le film regorge de scènes émouvantes où le fossé est franchi entre désespoir et bons sentiments. C’est parfois un peu caricatural mais vraiment efficace, de quoi donner envie de faire des bisous à tout le monde.
Le système social français décrit dans le détail
Peu de moyens mais beaucoup de bonne volonté, telle est probablement la maxime de ce film pour décrire le système français des maisons d’enfants à caractère difficile. Le héros Elias atterrit là suite à un oublie malencontreux à un concours, lui qui a la gnak et l’intelligence pour réussir se retrouve à prendre en charge des adolescents aux histoires pas faciles. Les jeunes femmes et les garçons viennent de tous horizons, pas de différences dans ce milieu privilégié pour se reconstruite, eux qui ne le savent pas toujours mais doivent s’y faire. Et ça fonctionne, bon en mal an, les éducateurs ne courbent pas l’échine, ils respectent mais ne se laissent pas marcher sur la tête. Chaque journée ressemble à une nouvelle épreuve, surtout que certains ont des parcours bien particuliers, difficile parfois de prendre le recul nécessaire pour ne pas tout prendre en pleine face. Le réalisateur a vécu cette existence d’éducateur et sait de quoi il parle. C’est une sorte de réalité parallèle, un peu cachée mais surtout préservée pour permettre à ces jeunes en plein gouffre d’en sortir pour aborder l’avenir sous les meilleurs auspices. Alors ça tchatche, ça vanne, ça parle fort, ça en agacera certains mais c’est le reflet d’un monde qui existe et qui permet vraiment d’apporter une aide inestimable pour tous ceux que la société condamne a priori. Manque d’argent, manque de personnel, horaires de dingue, volonté de fer difficile à trouver chaque jour, le film montre parfaitement les carences du système mais jamais sans souligner le caractère des ces éducateurs capables d’encadrer et d’accompagner ceux qui en ont besoin. Et ça fait plaisir.
Placés est un bon moment de cinéma sociale sans trop de pathos et avec beaucoup d’humour. De quoi donner une image positive de la France de demain, par delà les préjugés et les œillères trop serrées.
Synopsis: Parce qu’il a oublié sa carte d’identité, Elias ne peut passer les épreuves du concours d’entrée à Sciences Po. À la recherche d’un job en attendant de pouvoir se présenter à nouveau, il devient éducateur dans une Maison d’Enfants à Caractère Social.