Roger Avary détient un beau tableau de chasse avec Killing Zoé, Les lois de l’attraction et une amitié avec Quentin Tarantino devenue guerre fratricide. Muet depuis l’adaptation de Bret Easton Ellis en 2002, le réalisateur semble avoir perdu la main et n’est pas sorti des années 90. Longues scènes bavardes qui tombent à plat, violence hautement improbable, grand guignol assumé, on sent qu’il est resté bloqué à l’époque où Tarantino et Guy Ritchie faisaient des merveilles, sans réussir à faire aussi bien. Son Lucky Day est désespérant de vide et de fainéantise avec son humour toujours à plat et ses personnages sans épaisseur. A éviter d’urgence.

Des objectifs ambitieux, un résultat fade

La bande annonce faisait pourtant diablement envie. Mais portée par un rythme pétaradant, elle fait du mal à un film toujours lent et amorphe. La pointe d’humour avec l’utilisation truculente de l’accent français fonctionne 5 minutes puis devient longuette. L’intrigue est indigeste, Red sort de prison, son épouse chérie Chloé fait un vernissage avec une œuvre qui divise et le tueur psychopathe au fort accent frenchie multiplie les meurtres violents en attendant de le retrouver. Voilà, c’est simple, ça pourrait être efficace mais ça ne fonctionne pas sur grand écran. Le réalisateur a recours à une omniprésente musique de fond qui ne cache pas les facilités d’un montage sans épaisseur. Aucune empathie pour les personnages, si ce n’est pour la splendide Nina Dobrev pour des raisons pas du tout cinématographiques et le méchant en rajoute tant et plus jusqu’à l’overdose de la formule. Au final, c’est un plantage complet qui ne marquera ni la filmographie du réalisateur ni l’histoire du cinéma. Mieux vaut se repasser un bon vieux Snatch ou un Reservoir Dogs des familles.

L’affiche immonde est à l’image du film, pas très long par sa durée (1h39) mais vraiment trop malhabile pour intéresser. La salle d’abord peu remplie s’est complètement vidée au fur et à mesure du film. Bref, difficile de perdre aussi mal son temps, il doit bien y avoir mieux à voir actuellement au cinéma…